mardi 21 décembre 2010

Manon, viens danser le ska

Dance The Ska Jazz

OreSkaBand

Chaque changement de saison pousse notre groupe de blogueurs, surnommé le Z Band, à écrire un billet collectif. Notre mission cette fois-ci : trouver un sujet qui pourrait faire fondre la neige de décembre et réchauffer les coeurs. Comme on approche de Noël et que le coeur, justement, est à la fête, j'ai pensé à une musique légère, totalement frivole et originaire des chaudes îles tropicales. Quoi de mieux, me suis-je dit, qu'un groupe de ska. Oh, et puis, tant qu'à donner dans la légèreté, allons-y gaiement pour un groupe de jeunes lycéennes japonaises en tenues d'écolière qui respirent la joie de vivre! Le OreSkaBand est un groupe ska féminin de Sakai au Japon. C'est complètement insouciant, bon enfant, et que c'est réjouissant! Allez! Joyeux Noël, chers lecteurs!


Le chaud soleil jamaïcain

Le ska trouve ses origines en Jamaïque. Desmond Dekker & The Aces et The Skatalites ont été des pionniers de ce style musical. Au début des années 1950 sur les ondes de la radio américaine de Miami, la seule qui parvienne en Jamaïque, on capte du Rhythm'n'Blues et du jazz. Puis. la déferlante rock n' roll s'abat sur l'île avec notamment Fats Domino et Little Richard ; ce nouveau style mêlé au boogie-woogie, au gospel, très présent dans l'île, au mento local, au jazz, au scat, au calypso, au merengue, aux musiques africaine et cubaine ainsi qu'à la culture de la rue formera un cocktail détonnant qui, en explosant, donne naissance au son que tous les Jamaïcains attendaient : le ska.


En 1964, c'est l'explosion avec le premier hit international « My Boy Lollipop » de Millie Small sur le label Island Records de Blackwell. Tournant décisif aussi, la formation des Skatalites ; s'ensuivront des dizaines de reprises des vieilles chansons R&B version ska. La machine ska est désormais lancée et dévaste tout sur son passage. On raconte que le rythme s'est mis à ralentir à cause des vagues de chaleur de l'été 1964, les danseurs ne pouvant plus soutenir le rythme effréné de cette musique, qui redevient soudainement très lent, annonçant ainsi les prémices du rocksteady. On peut lire l'article complet sur Wikipedia ici.


Manon et Donald à Montréal

Le ska a aussi connu son heure de gloire à Montréal vers la fin des années soixante avec une chanson que tous les Québécois de ma génération connaissent très bien, « Manon, viens danser le ska », popularisée par le chanteur Donald Lautrec. C'était l'époque des danseuses à go-go, de l'émission Jeunesse d'aujourd'hui et ça nous donne une chanson aux airs de pop bonbon version 1969. Ah! Quels souvenirs torrides!

Manon, viens danser le ska!
Montre-moi le nouveau pas.
Y'a personne qui bouge comme toi!
Dis Manon, viens danser le ska!...




Vous trouverez les billets enflammés de mes collègues du Z Band ici (liens mis-à-jour au fur à mesure des publications):

jazzOcentre : "Ursus Minor, funk la neige !"

Jazzques : "Carlos Villoslada" saxophone

Belette & Jazz : "Soleil d'hiver, Björk & PJ Harvey"

Jazz à Paris : "Dolphy, Varese, Coltrane, Stockhausen" par Frédéric Maintenant

Maître Chronique : Festen: une fête pour la neige

Ptilou’s Blog : Benzine et Soo-Bin Park

Jazz à Paris : "Out To Lunch" Eric Dolphy

Mysteriojazz : "L'entreprise du Captain Kirk"

Jazz Chroniques & coups de coeur : Cordula Hamacher Quartet "Connected"

Jazz Frisson : "Manon, viens danser le ska!"

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samedi 11 décembre 2010

Kenny Werner - No Beginning No End

Kenny Werner No Beginning No End Jazz

Critique CD

Je ne peux imaginer une pire tragédie pour des parents que le décès d'un de leurs enfants. Le pianiste Kenny Werner et sa femme Lorraine le savent très bien. Lorsque leur fille Katheryn est décédée en 2006 dans un accident d'auto, le couple a eu grand peine à survivre à cette douloureuse expérience. La commande du MIT Wind Ensemble pour la musique de l'album No Beginning No End avait été passée avant l'accident de Katheryn et c'est ce qui, ultimement, a donné au pianiste une raison de retourner à la musique et de s'accrocher à la vie.


La musique qui guérit

Et ainsi, je connais peu d'albums qui démontrent aussi clairement le pouvoir de guérison de la musique. La première partie, une suite de cinq pièces composée pour un ensemble de 37 musiciens avec Werner au piano, Joe Lovano au saxophone ténor et la chanteuse Judi Silvano, nous fait vivre les émotions intenses du couple, débutant dans le chaos et la douleur pour conclure dans l'apaisement et la tranquillité avec la pièce We Are Three. On retrouve Jo Lovano particulièrement investi sur la pièce The God Of Time. L'album se termine par trois morceaux. La pièce Visitation: Waves Of Unborn, dramatique à souhait, une superbe prestation du quatuor à cordes sur Cry Out, et le travail d'orfèvre de Werner sur la pièce Coda. Au final, No Beginning No End est une expérience très personnelle, un voyage à travers les étapes de l'acceptation et de l'espoir, partagée par Lorraine et Kenny Werner. La musique, la vie!

Kenny Werner No Beginning No End Jazz

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vendredi 26 novembre 2010

Claudia Solal Spoonbox – Room Service

Claudia Solal Spoonbox Room Service Jazz

Critique CD

J'aime la poésie, j'en lis trop peu. J'aime le jazz vocal, tous mes lecteurs le savent. J'aime les créateurs qui ont le respect du texte. Je pense à Joni Mitchell, Norma Winstone ou Kurt Elling pour n'en nommer que quelques-uns. Et j'aime les artistes qui osent, qui font avancer la musique. La chanteuse d'origine parisienne Claudia Solal est de cette trempe. Fille du pianiste Martial Solal, formée donc à la tradition, elle mène depuis 10 ans ses expériences, accompagnée de son noyau dur, Benjamin Moussay, aux claviers. Ce dernier formait duo avec elle sur son album Porridge Days, paru en 2005, et dont je vous disais déjà le plus grand bien dans ce billet. Son dernier album est paru en avril dernier sous le sobriquet Claudia Solal Spoonbox et s'intitule Room Service. S'ajoutent à Moussay, Jean-Charles Richard (saxophones), Joe Quitzke (batterie) et Régis Huby (violons).

The sky is low

The sky is low, the clouds are mean,
A travelling flake of snow
Across a barn or through a rut
Debates if it will go.

A narrow wind complains all day
How some one treated him;
Nature, like us, is sometimes caught
Without her diadem.

Emily Dickinson

Claudia Solal, qui compose la plupart des paroles, invente et trifouille des histoires farfelues et éberluées. Comme ce Double Rabbit, hôtel étrange d'où l'on s'éveille de la chambre 46 avec une tête de calmars vivants et une affreuse tétine sur la joue! C'est Alice au Pays des Merveilles, mais revu par un Tim Burton en folie! Et les poèmes d'Emily Dickinson, repris par Solal dans quelques chansons, ne font qu'ajouter à l'atmosphère victorienne et délicieusement angoissante. L'improvisation musicale, résolument avant-gardiste, et puis le ton, toujours un peu décalé de Solal, font de ce Room Service une œuvre éclatée et réjouissante.

Écoutez des extraits musicaux de Room Service de Claudia Solal Spoonbox en cliquant sur le Lecteur MySpace de Claudia Solal

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samedi 20 novembre 2010

Norma Winstone raconte des histoires

Norma Winstone Jazz

Critique CD

Norma Winstone, que l'on qualifie sans ambages de plus grande chanteuse de jazz britannique, nous a offert récemment un nouvel opus sous la direction de Manfred Eicher de l'étiquette ECM, l'album Stories Yet To Tell. Après avoir gagné un Grammy pour son album Distances, une délicieuse rêverie que Jazz Frisson vous présentait dans ce billet, elle est de retour avec un recueil de thèmes qui vont du médiéval au contemporain. La clarinette basse de Klaus Gesing et le piano de Glauco Venier semblent cajoler la voix de la chanteuse, le tout produit et enregistré par Manfred Eicher à Udine en 2009.


Le trio s'abreuve à des références multiples, tantôt s'inspirant d'une chanson de troubadour du XIIIe siècle ou d'une berceuse arménienne, puis interprétant des thèmes de Wayne Shorter puis de Maria Schneider. Mais peu importe la matière, les trois musiciens la transforment, composant eux-mêmes la majeure partie des arrangements tandis que Norma signe la plupart des textes des chansons. Norma Winstone est une musicienne de haut niveau dont l'expression artistique et la vision sont uniques dans le monde parfois stéréotypé du jazz vocal contemporain.


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lundi 8 novembre 2010

Carmen Souza – Protegid

Carmen Souza Jazz

Critique CD

Voici ma portion de vitamines pour combattre la grisaille hivernale qui s'installe doucement chez nous! Le dernier album de Carmen Souza, Protegid, paru l'été dernier sur étiquette Galilelo Music est une boisson énergétique qui mêle les multiples épices africaines et les parfums sensuels du Cap-Vert à la tradition portugaise. La chanteuse Carmen Souza est née à Lisbonne et habite maintenant à Londres. Ses parents sont originaires du Cap Vert et elle chante d'ailleurs en créole, le dialecte des îles, ainsi qu'en portugais. Sur Protegid, Souza crée des liens entre les musiques latine, africaine, arabe et le jazz.

Carmen Souza Protegid Jazz

Le bassiste Théo Pas'Cal est responsable ici de l'enveloppe musicale. La grande richesse de l'instrumentation et les arrangements surprenants font de Protegid une continuelle surprise sonore. La pièce de résistance est sans doute Song for My Father de Horace Silver, lui-même originaire du Cap-Vert, reprise et transformée ici par Souza. Portée par la voix sensuelle de Souza, qui s'accompagne ici au Fender Rhodes, la pièce prend une allure presque mythique. Et après avoir entendu la version de Sodade, murmurée et caressée par Souza, vous ne pourrez sans doute plus jamais écouter l'original de Cesaria de la même façon. Carmen Souza, c'est une pincée de Billie Holiday, un soupçon de Nina Simone et un côté rebelle à la Mina Agossi. Énergisante!


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dimanche 31 octobre 2010

Le cauchemar d'Artie Shaw

Jazz Fripon

Nightmare d'Artie Shaw, 1938. Bonne Halloween!

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mercredi 27 octobre 2010

Mina Agossi – Just Like a Lady

Mina Agossi Just Like A Lady Jazz

Critique CD

Mina! Jimi! Quel frisson! Voici mon frisson de bonheur, Mina Agossi et son album Just Like a Lady. Tout comme la chanteuse Youn Sun Nah dont je vous parlais dans ce billet, Mina est une artiste atypique, en constante évolution, jamais là où on l'attend. Pour Mina Agossi, "le jazz doit bousculer les tabous et ce qui est institutionnalisé. Miles Davis, aujourd'hui, s'étonnerait s'il voyait tout le monde imiter son style!" Il y longtemps que je m'intéresse au parcours de Mina. J'en avais d'ailleurs déjà parlé dans ce billet.


Pour ce nouveau disque Just Like a Lady, son neuvième, Mina Agossi a décidé de rompre avec les quinze dernières années et avec la formule voix/contrebasse/batterie qui avait fait sa réputation. Elle a voulu montrer toutes les autres facettes de sa personnalité musicale, rock, chanson, électro, sans mettre de côté le jazz. D'où l'addition du guitariste et claviériste Phil Reptil, également responsable des arrangements. Au final, des morceaux comme There's a Lull in My Life de Chet Baker, reprise avec les steel drums d'Andy Narell. Une version teintée d'humour de When The Saints Go Marching In. De jolies compositions de Mina, tel ce J'aimerais tant. Et bien entendu, une reprise de Jimi Hendrix, Burning of the Midnight Lamp, parce que Mina lui rendra hommage sur chacun de ses albums. "J'ai toujours considéré que la pop des années 70, le rock psychédélique ou le travail de Jimi, étaient du jazz: tout est cohérent" avoue Mina. Quand on a compris cela, on a un peu mieux cerné Mina. Écouter Mina, c'est comme se lancer en "base jumping": imprévisible, à couper le souffle, sauvage, libre… Mina.


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vendredi 15 octobre 2010

L’ovni Youn Sun Nah

Critique CD

Voici mon frisson de bonheur de la semaine! L'album Same Girl de la chanteuse d'origine coréenne Youn Sun Nah, que Le Monde a qualifié «d'ovni enthousiasmant dans l'univers du jazz» et que j'écoute en boucle depuis la lecture du billet de mon ami Ptilou ici. Elle vient d'ailleurs de se produire au Duc des Lombards à Paris et vous pouvez lire les commentaires de Ptilou sur son concert ici.

Alors, suivez mon conseil. Captez cet ovni quand il sera à votre portée. C'est une pure merveille!

Youn Sun Nah Same Girl Jazz

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samedi 9 octobre 2010

L’OFF JAZZ sort dans la rue!

Off Jazz Festival Montreal

Frisson News

Pour ouvrir en beauté sa 11e édition, L'OFF JAZZ de Montréal propose pour la première fois de son histoire une animation extérieure gratuite. Les 15 et 16 octobre, le festival investit le pôle Quartier Latin du Quartier des spectacles et présente pendant deux jours une série de concerts pour faire découvrir au plus grand nombre le jazz d'ici. Ces deux journées ne sont que le début de 9 jours de programmation aux accents jazz d'ici, regroupant 30 concerts accueillis par 8 salles propices au jazz. Au programme des activités extérieures :

Vendredi 15 octobre à 12 h – Place Pasteur: Combo jazz étudiant de l'UQAM

Vendredi 15 octobre à 15 h 30, déambulation rue St-Denis et prestation Place Pasteur: Boom Jacak

Vendredi 15 octobre à 17 h, Place Pasteur: L'Orkestre des Pas Perdus

Samedi 16 octobre à 14 h 30, déambulation rue St-Denis et prestation Place Pasteur: Grüv'N'Brass

Samedi 16 octobre à 16 h, Place Pasteur: Nozen

Le festival présente des artistes hors des sentiers battus, une joie pour les amateurs. À noter que le prix des concerts est très raisonnable. On y demande même parfois simplement une contribution volontaire!. La liste des spectacles se retrouve sous l'onglet Programmation ici.

Myra Melford Jazz Piano

Quelques spectacles de la riche programmation ont retenu mon attention. Ainsi jeudi le 21, le prolifique Joël Miller présentera Les voix de mon coeur, audacieux mariage de son ensemble Mandala avec le choeur féminin Concerto Della Donna dirigé par Iwan Edwards. Le festival recevra cette année la visite des Ontariens David Mott et Darren Sigesmund, ainsi que la grande pianiste américaine Myra Melford lors de trois soirées très prometteuses. Mercredi le 20, Marianne Trudel et Alexandre Grogg seront merveilleusement bien entourés dans le décor intime de la Chapelle historique du Bon-Pasteur de Montréal.

Le festival se terminera le 23 octobre au Lion d'Or avec une soirée magnifique lors de laquelle deux albums seront lancés. Tout d'abord, le batteur Karl Jannuska, immigré en France depuis quelques années, viendra nous offrir ses nouvelles compositions. Il sera en compagnie, entre autres, de la talentueuse chanteuse Sienna Dahlen. La soirée se terminera par Tremblement de fer de Pierre Labbé. Des 50 musiciens du projet original, le saxophoniste a réduit son équipe à treize musiciens exceptionnels pour cette prestation. Une oeuvre décapante et pleine de vie qui viendra clore en beauté cette 11e édition de L'OFF JAZZ de Montréal!

Pour avoir assisté à de précédentes éditions de L'OFF, voir mes commentaires ici, je vous le recommande vivement!

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mardi 17 août 2010

Chet Doxas au Diese Onze

Chet Doxas Jazz

Concert

Chet Doxas se produira au Dièse Onze à Montréal le jeudi 19 août prochain à 21 h 30 en compagnie de ses invités spéciaux. À peine âgé de trente ans, le saxophoniste, clarinettiste, compositeur et arrangeur montréalais Chet Doxas a joué sur plus de 80 CD avec divers talents d'Amérique du Nord. Chet a enregistré et composé de nombreuses bandes sonores de films tant au Canada qu'aux États-Unis et en France. Il a enregistré à maintes reprises pour les émissions Jazzbeat de la CBC ainsi que Silence, on jazze de la Société Radio–Canada et il a joué à des festivals de jazz à l'échelle du pays. Ce jeune prodige et fabuleux touche-à-tout a joué avec une multitude de musiciens de tous acabits, sur scène comme sur disque, de Dave Douglas à Oliver Jones en passant par Joe Lovano, Bill Stewart, Tim Hagans, Maria Schneider, Christine Jensen, Jason Moran, Rémi Bolduc et Steve Amirault, pour n'en nommer que quelques-uns.

Chet Doxas Big Sky Jazz

Chet Doxas Big Sky

Son dernier album, paru plus tôt cette année chez Justin Time, s'intitule Big Sky (achetez sur iTunes). En compagnie de son frère Jim à la batterie, du contrebassiste Zack Lober et du réputé guitariste Ben Charest, avec qui Chet avait travaillé sur la bande sonore des Triplettes de Belleville, c'est un jazz cinématique qu'il nous dévoile ici. Atmosphères fluides, climat doux par moment ou passages chargés d'intentions, c'est un jazz qui donne dans l'émotion contemplative. À écouter sans faute!

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dimanche 15 août 2010

Décès la chanteuse Abbey Lincoln

Abbey Lincoln

Frisson News

Le jazz américain a perdu l'une de ses dignes représentantes, la chanteuse Abbey Lincoln. Elle s'est éteinte à New York, à l'âge de 80 ans.

Dans les années 50 et 60, Abbey Lincoln avait enregistré de nombreux disques (voir les vinyles de Abbey dénichés à New York) et tourné dans plusieurs films. Elle avait trouvé un second souffle comme auteur de chansons dans les années 90 (voir ma critique de son disque Abbey sings Abbey). Abbey Lincoln, chanteuse de jazz américaine connue pour son phrasé, son émotion et son style sans concession (voir mon billet au sujet de son dernier spectacle au Festival de Jazz de Montréal), s'est éteinte samedi à New York à l'âge de 80 ans. Sa santé s'était dégradée au cours de l'année écoulée. Sa mort a été confirmée par Carol Friedman, réalisatrice et amie qui tournait un documentaire sur sa vie.

Abbey Lincoln

Dans les années 50 et 60, Abbey Lincoln avait enregistré de nombreux disques et tourné dans plusieurs films, dont «Mon homme» avec Sydney Poitier. Elle avait trouvé un second souffle comme auteur de chansons dans les années 90. Au cours de sa longue carrière, Abbey Lincoln avait collaboré musicalement avec le batteur Max Roach, qu'elle avait épousé en 1962, avant de divorcer. Plus tard, elle devait prendre la tête des charts avec des albums comme «You Gotta Pay the Band», enregistrés avec Stan Getz, et «Devil's Got Your Tongue», dans lequel elle fustigeait certains rappeurs, humoristes ou réalisateurs qu'elle accusait de faire de l'argent sur le dénigrement de la culture noire.

Abbey Lincoln Max Roach

Abbey Lincoln, de son vrai nom Anna Marie Wooldrige, était née en 1930, au sein d'une famille modeste de 12 enfants dans le Michigan rural. Elle avait découvert très tôt la musique, apprenant toute seule à jouer du piano. Adolescente, elle avait travaillé comme employé de maison, avant d'entrer dans le circuit des clubs à Honolulu puis Los Angeles, où elle avait commencé à se produire dans les années 50. Elle s'était fait connaître par sa voix autant que sa beauté, révélant ses formes dans des robes moulantes sur les couvertures de ses premiers albums. Dans «La Blonde et moi», un film de 1956 avec Jayne Mansfield, elle apparaissait dans le même fourreau pailleté que Marylin Monroe dans «Les Hommes préfèrent les blondes».

Abbey Lincoln

Après sa rencontre Max Roach, elle avait tourné le dos à cette image glamour et milité ardemment pour les droits civils. Elle arborait coiffure et tenues afro et avait donné à sa musique un ton plus politique. Fruit de sa collaboration avec Max Roach et Oscar Brown Jr, «We Insist! (Freedom Now Suite)» en 1960 était un plaidoyer contre le racisme. «Ce n'était pas mon rêve d'être une star, alors Max était arrivé au bon moment pour me sauver de moi-même», expliquait-elle dans un entretien à l'Associated Press en 1993. «Sinon je serais devenue alcoolique et malheureuse». Associated Press, New York.

Merci, Abbey, pour le bonheur de ta musique….

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mercredi 11 août 2010

Félix Stussi 5 au Parc Lafontaine

Félix Stussi Ray Anderson Hieronymus Jazz

Concert

Jeudi, le 12 août 2010, à 20 h 30, le pianiste montréalais d'origine suisse Félix Stüssi présentera son nouveau CD Félix Stüssi 5 & Ray Anderson: Hieronymus (Effendi Records) lors d'un concert gratuit au Théâtre de Verdure au Parc Lafontaine de Montréal. Le disque a été enregistré en direct à Vancouver et Montréal lors de la tournée canadienne du groupe à l'été 2009. Entouré des fidèles collaborateurs, Alexandre Côté et Bruno Lamarche aux saxophones, Clinton Ryder à la contrebasse et Isaiah Ceccarelli à la batterie, Stüssi invite le public à participer à une aventure musicale épique. Lors de ce concert, ce sera Jean-Nicolas Trottier qui remplacera Ray Anderson au trombone. En juillet 2007, le groupe Félix Stüssi & Give me five avait gagné le prestigieux Grand Prix de Jazz General Motors au Festival International de Jazz de Montréal, tel que je le mentionnais dans ce billet. Un concert à ne pas manquer et un superbe disque à se procurer!


Félix Stussi 5 Ray Anderson Hieronymus Jazz

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lundi 28 juin 2010

Paolo Fresu, Ralph Towner – Festival de Jazz de Montréal

Paolo Fresu Ralph Towner Chiaroscuro Montreal Jazz Festival

Concert

Samedi soir dernier, dans le cadre de la Série Invitation du Festival International de Jazz de Montréal, le trompettiste italien Paolo Fresu était accompagné du guitariste américain Ralph Towner. Au menu, la plupart des pièces de Chiaroscuro, leur plus récent album lancé sur étiquette ECM. Le duo débute avec Punte Giara, une musique sarde qui fait référence à la rencontre de ces deux musiciens 20 ans plus tôt. Towner alterne entre une guitare classique et une guitare baryton, Fresu entre la trompette et le bugle. La majorité des morceaux sont des compositions de Ralph Towner tel Wistful Thinking ou Sacred Place. Plus bas, une vidéo d'un concert similaire à Innsbruck avec la pièce Chiaroscuro.


Il règne dans la salle du Gésu une atmosphère feutrée, presque méditative. La musique est simple, mais de cette simplicité à laquelle atteignent les grands au sommet de leur art. La richesse harmonique, la vibration qui se dégagent du jeu de Towner, amplifié par l'excellente acoustique de la salle, donnent le frisson. De son côté, la sonorité de Fresu est une merveille de subtilité et de retenue. Quelques standards émaillent la soirée, Blue in Green, la très jolie Beautiful Love. Le duo dialogue avec une connivence assumée. Un grand moment du festival, assurément!

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samedi 26 juin 2010

Vijay Iyer Trio – Festival de Jazz de Montréal

Vijay Iyer Trio Montreal Jazz Festival

Concert

Vijay Iyer, pianiste new-yorkais né de parents d'origine indienne, commence son apprentissage musical dès 3 ans par le violon, puis vers 6 ans, il se dirige vers le piano. En 1992, il obtient une maitrise de mathématique et de physique à l'Université Yale, et 2 ans plus tard, en 1994, un master en physique et un doctorat en arts et technologie de l'Université de Californie à Berkeley. Le magazine Seed l'a nommé "One of nine Revolutionary Minds". C'est en 1994 qu'il se présente à Steve Coleman lors d'une résidence des Five Elements en Californie. Encore indécis sur la voie professionnelle à prendre, Steve Coleman lui propose une tournée avec son groupe The Mystic Rythm & Society qui marquera le début de sa carrière. Il sort son premier album, Memorophilia, en 1996 sur le label Asian Improv Records. Il collaborera ensuite avec le saxophoniste alto d'origine indienne Rudresh Mahanthappa sur plusieurs albums, Black Water (2002), Mother Tongue (2004) et Code Book (2006). Son dernier album, Historicity, est paru sur Act Music en 2009. Vijay Iyer vient de recevoir le titre de 2010 Musician of the Year par le Jazz Journalists Association Jazz Awards.


Je n'ai pas assisté à la prestation solo de Vijay Iyer à la Chapelle du Bon-Pasteur hier. Mais j'ai été emballé par la performance de son trio à la salle du Gésu, qui inaugurait la série Jazz dans la nuit! La fusion entre les membres du groupe, Stephan Crump à la contrebasse et Marcus Gilmore à la batterie est tout à fait remarquable. Je suis encore soufflé par la pièce Cardio, alors que le contrebassiste Stephan Crump a soutenu un groove hallucinant d'énergie brute! Le trio y est allé d'un hommage bien senti à Michael Jackson, décédé il y a maintenant un an, en remodelant Human Nature à sa façon. Voilà la force de Vijay et son trio. Tout, de la pièce Somewhere de West Side Story jusqu'à Smoke Stack d'Andrew Hill, passe par le filtre de Vijay Iyer pour aboutir à un jazz hyper contemporain, aux rythmes très affirmés. La proposition n'est pas sans rappeler The Bad Plus, mais avec plus de profondeur dans le propos. En rappel, le groupe a interprété la reprise très attendue de Galang, titre hip-hop de M.I.A., cette artiste britannique d'origine tamoule. Les clips vidéo vous donneront une idée de la chose. En résumé, un excellent départ pour le Festival de Jazz de Montréal 2010!


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dimanche 20 juin 2010

Souvenirs de Rio

Ipanema Beach Rio de Janeiro Sunset Jazz

Vintage Frisson

L'été annonce les festivals en tout genre. Un nombre incalculable de festivals de jazz, bien sûr, mais aussi, de l'humour, de la fraise, du cochon et de la poutine! Pour ma part, l'été j'écoute léger et donc la Bossa Nova me caresse souvent de ses douces mélodies. Petit retour en arrière.

Évidemment, quand on pense Bossa Nova, on entend immédiatement Astrud Gilberto, l'icône qui a cristallisé l'image de la Bossa Nova aux yeux du monde. Ici avec Stan Getz en 1964.


On le sait, au début des années 60, la vague a été immense, incontournable! Mais elle n'a pas engendré que des sous-produits, loin de là. À preuve, Cannonball Adderley et son groupe en 1962 à l'émission de télé Jazz Scene, avec la pièce Bossa Nova Nemo, une composition renommée par la suite Jive Samba.


Cannonball Adderley – sax alto

Nat Adderley - trompette

Yusef Lateef – sax tenor, flûte

Joe Zawinul - piano

Sam Jones - contrebasse

Louis Hayes - batterie

Mise à jour

C'est aujourd'hui la publication de la note trimestrielle de notre groupe de blogueurs, le "Z-Band". Seuls deux collègues ayant répondu à l'appel, je vous renvois à leurs billets respectifs au sujet de Michel Portal.

Ptilou’s Blog

Maître Chronique

Et hop! En voici un troisième qui a décidé de vous propser la musique ensoleillée de Rio!

Mysterio Jazz

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jeudi 27 mai 2010

Poésie de rue, Library Way, New York (8)

New York Library Way Poetry

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Peu de piétons qui déambulent à Manhattan, que ce soit les habitants ou les touristes, sont conscients du fait que ce tronçon de la 41e rue, long de deux blocs, à partir de la gare Grand Central Station et se terminant en face de Patience et Fortitude, les deux lions qui gardent l'entrée majestueuse de la branche principale de la New York Public Library, contient une collection de quatre-vingt-seize plaques de bronze, citant quarante-cinq écrivains, encastrées dans le trottoir. Le projet, une idée originale du Partenariat Grand Central, une association sans but lucratif vouée à la revitalisation de la zone centre-ville, a été lancé au début des années 1990 et complété en mai 2004, quand il a été inauguré par le maire Bloomberg. Chaque œuvre, choisie parmi un groupe éclectique d'auteurs qui comprend Marcus Aurelius, Jorge Luis Borges, Georges Braque, E.B. White et Tom Stoppard, inclut une illustration inspirée du texte.

J'espère que ces quelques instants de poésie ont inspiré votre quotidien :)

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mercredi 26 mai 2010

Poésie de rue, Library Way, New York (7)

New York Library Way Poetry

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mardi 25 mai 2010

Poésie de rue, Library Way, New York (6)

New York Library Way Poetry

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lundi 24 mai 2010

Journée des Patriotes

Prayers for Peace
Prayers for Peace

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Le jour où personne ne reviendra d'une guerre, c'est qu'elle aura enfin été bien faite.

Boris Vian in Textes et Chansons

Pour parler de la guerre

Il n'y a que des larmes.

Henriqueta Lisboa in Un poète s'en fut en guerre

Clichés captés à New York la semaine dernière.

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dimanche 23 mai 2010

Poésie de rue, Library Way, New York (5)

New York Library Way Poetry

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samedi 22 mai 2010

Poésie de rue, Library Way, New York (4)

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vendredi 21 mai 2010

Poésie de rue, Library Way, New York (3)

New York Library Way Poetry

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jeudi 20 mai 2010

Poésie de rue, Library Way, New York (2)

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mercredi 19 mai 2010

Jazz dans Central Parc

New York Central Park Jazz Trio

Concerts

J'étais à New York le weekend dernier et j'ai eu l'occasion de constater comment le jazz est partie intégrante du tissu urbain de cette ville. On le côtoie, bien entendu, dans les grands établissements tels que le Jazz at Lincoln Center, alors que j'assistais à un magnifique concert réunissant le chanteur américain Kurt Elling et l'accordéoniste français Richard Galliano. Le jazz est bien vivant dans une impressionnante variété de clubs de la mégapole, du Blue Note à Arturo's Pizza.


New York Central Park Jazz Trio

Mais ce qui est encore plus captivant, c'est qu'on le rencontre un peu partout dans la ville. Ainsi, au détour d'un sentier dans Central Park, ce trio qui jouait de façon vraiment remarquable. Et que dire de cette classe de bambins, écoutant bien sagement cette musique, en avalant leurs sandwichs à l'heure du lunch? Il n'est jamais trop tôt pour développer une culture de jazz. New York, c'est un peu ça... cette ouverture incroyablement fascinante!



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mardi 18 mai 2010

Poésie de rue, Library Way, New York (1)

New York Library Way Poetry

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mardi 11 mai 2010

Vive la Musique libre

Festival international de musique actuelle de Victoriaville FIMAV

Frisson News

Le jazz se décline sous plusieurs formes. On retrouve des festivals immensément populaires, tel le Festival International de Jazz de Montréal, qui n'hésitent pas à brouiller les pistes en programmant des numéros de grandes vedettes de la pop en tête d'affiche. Ne nions tout de même pas la qualité de l'offre jazzistique d'une telle manifestation dont nous profitons chaque été. Mais il existe d'autres possibilités qui méritent aussi notre écoute. J'ai déjà parlé de l'Off Festival de Jazz de Montréal, qui se tiendra cette année à de nouvelles dates, du 15 au 23 octobre 2010 et qui mérite d'être mieux connu. J'aurai l'occasion d'en reparler.

Deux autres festivals, sur deux continents différents, aux mêmes dates, arborent le même thème: Liberté! Une musique improvisée, sans contrainte, le Free Jazz et les Musiques Actuelles.


Après une année de pause, le Festival international de musique actuelle de Victoriaville (FIMAV) revient en force du 20 au 23 mai prochains. Les musiciens québécois occupent toutes les scènes du FIMAV avec enthousiasme! Ainsi, les grands concerts du Colisée, en soirée d'ouverture et de fermeture, seront la responsabilité de Sam Shalabi et de René Lussier qui y présenteront des créations avec de nouveaux ensembles. De plus, la journée du vendredi est presque exclusivement québécoise démontrant ainsi la vitalité de la Musique Actuelle au Québec. L'événement international de cette 26e édition du FIMAV 2010 est évidemment la présence de Bill Dixon qui présentera son plus récent projet «Tapestries for Small Orchestra». Autres concerts à mentionner, Kim Myhr & Trondheim Jazz Orkester, ainsi que Nabaz'mob, un opéra pour 100 lapins électroniques (voir la délirante vidéo). Au total 20 concerts seront à l'affiche.

Jazz a Part Festival Rouen

De l'autre côté de l'Atlantique, à Rouen en France, le Jazz à Part Festival se tiendra le 22 mai prochain. Organisé par l'équipe de l'excellente émission de radio Jazz à Part, il a comme objectif d'accueillir les musiques improvisées, ou free jazz, ou musiques libres. Au programme de cette première édition : Claude Tchamitchian, Jean-Luc Cappozzo, Guillaume Laurent et compagnie. Le but avoué des organisateurs, "c'est de casser cette image d'un jazz «musique d'ambiance» (pour ne pas dire musique d'ascenseur) et lui redonner sa vraie place : celle d'une musique des racines, militante, ouverte sur le monde et sur toutes les cultures". On ne peut qu'applaudir. Et souhaiter longue vie à ce nouveau festival!

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mercredi 5 mai 2010

John Zorn, Citation

Citation Frisson

Souvent c'est de la douleur que vient la plus belle musique.

John Zorn, saxophoniste et compositeur


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lundi 3 mai 2010

Charlie Christian au panthéon du rock'n'roll

Charlie Christian Benny Goodman Jazz Guitar

Vintage Frisson

Je termine cette série au sujet des guitaristes de jazz par Charlie Christian. En réalité, j'aurais dû amorcer la série avec celui-ci. En effet, Charlie Christian est considéré, à juste titre, comme l'un des précurseurs de la guitare électrique. Il a été un des premiers à utiliser la « guitare amplifiée » comme instrument solo en jazz et en blues, en particulier la Gibson ES-150. Issu d'une famille de musiciens, il débute comme contrebassiste dans l'orchestre d'Alphonso Trent en 1934. Il choisit finalement la guitare amplifiée (inventée, semble-t-il, par Eddie Durham, tromboniste dans l'orchestre de Jimmie Lunceford). Il a montré la voie à BB King et autres Jimi Hendrix. Certains le placent dans le panthéon du rock'n'roll comme précurseur de la guitare. Reconnu comme un styliste du swing en raison de son travail avec Benny Goodman, son vocabulaire musical fut étudié par les guitaristes be-bop. L'influence de Christian est notable à l'écoute des Barney Kessel, Herb Ellis, Wes Montgomery et George Benson. Plusieurs d'entre eux l'ont d'ailleurs ouvertement admis. Et quand on écoute l'enregistrement qui suit, il est étonnant d'apprendre qu'il date des années 40!



Hors de son influence sur la guitare, il a également contribué au développement du be-bop et du jazz moderne, en faisant des séances avec de futurs piliers du jazz : Thelonious Monk, Dizzy Gillespie, Kenny Clarke et Don Byas qui l'accompagnent sur le morceau que vous écoutez plus haut. C'est John Hammond, le dépisteur de nouveaux talents et producteur, qui entendit parler de Christian, possiblement par l'entremise de la pianiste Mary Lou Williams. Impressionné, Hammond organisa une rencontre avec Benny Goodman à Los Angeles au mois d'août 1939. Initialement rebuté par l'aspect négligé de Christian, Goodman fut toutefois convaincu d'emblée par son talent. Christian se produira pendant deux ans avec le Benny Goodman Sextet et les solos du guitariste seront souvent mis en évidence. La tuberculose mettra fin prématurément, à 25 ans, à une carrière qui s'annonçait très prometteuse.



J'espère que vous avez apprécié cette série sur les guitaristes de jazz!

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jeudi 29 avril 2010

Les Paul et La Buche

Vintage Frisson

Lester William Polfuss, plus connu sous le nom de Les Paul, né le 9 juin 1915 à Waukesha (Wisconsin) et mort le 13 août 2009 à White Plains (New York) d'une pneumonie, était un guitariste et inventeur américain qui a joué un rôle important dans le développement des guitares électriques à corps plein (solidbody), les techniques d'enregistrement multipiste et divers systèmes d'effets spéciaux sonores tels que les chambres d'écho et de réverbération.



Vers la fin des années 1930, Les Paul n'est pas très satisfait des guitares électriques commercialisées à cette époque. Ce sont des « guitares acoustiques électrifiées » difficiles à amplifier efficacement sans engendrer d'importants problèmes de distorsion du son et de larsen. Inventif et bricoleur, il se lance dans toutes sortes d'expérimentations pour trouver des solutions viables à l'amplification des guitares. Il avoue volontiers avoir « massacré » un grand nombre de guitares pour mener à bien ses expériences.



Paul a-t-il connaissance de la « poêle à frire » (frying pan), prototype de guitare électrique à corps plein (solidbody) pourvu d'un microphone magnétique, créé 10 ans plus tôt? C'est probable. Ce qui semble évident c'est qu'il a compris qu'une des causes majeures du larsen est due au montage du micro directement sur la caisse de résonance des guitares à caisse creuse (hollow body). En 1941, Il demande à la compagnie Epi qui produit et commercialise les guitares Epiphone d'utiliser leurs ateliers le dimanche afin de poursuivre ses expérimentations qui aboutissent à un prototype connu par la suite sous le nom de The Log (la bûche ). Cet instrument rudimentaire est conforme au concept solidbody. En fait, le corps est composé d'un simple bloc de bois de pin d'une section d'environ 4x4 pouces, « la bûche » sur lequel il fixe un manche pris sur une guitare de Jazz Gibson L5, 2 micros magnétiques, un chevalet métallique et une sorte de cordier intégrant un système pour faire varier la tension des cordes à l'aide d'un levier (principe du vibrato). Ensuite pour faire ressembler cette « drôle de chose » à une guitare, il découpe en deux la caisse d'une guitare Epiphone et fixe les deux moitiés comme des « ailes » de chaque côté de « la bûche ». Quand vers 1946 il rencontre Maurice Berlin, le président de CMI (Chicago Musical Instrument) propriétaire de la compagnie Gibson, pour étudier le potentiel commercial de son « œuvre », il lui est répondu : « It's nothing but a broomstick with a pickup on it » (Ce n'est rien d'autre qu'un manche à balai avec un micro dessus). (Infos de Wikipedia)


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lundi 26 avril 2010

Joe Pass et Virtuoso

Joe Pass Jazz Guitar

Vintage Frisson

I wanted the horse, but I got the guitar.

Joe Pass, guitariste

Joe Pass raconte qu'à 9 ans, alors qu'il voit Gene Autry à cheval avec une guitare, il aurait bien aimé recevoir un cheval en cadeau! En dépit de cette histoire qu'il aimait bien raconter aux journalistes, Joe Pass maîtrise la guitare très tôt. À l'âge de 14 ans, il joue déjà pour des mariages et des fêtes de quartier. À l'âge de 20 ans, il se rend à New York. Malheureusement, c'est à cette époque qu'il tombe dans l'engrenage de la drogue. Pendant plus de 10 ans, jusqu'au début des années 60, il reste sous l'emprise des drogues. Il est arrêté plusieurs fois avant d'être admis à Synanon, un centre de désintoxication.



Alors qu'il séjourne à Synanon, il enregistre avec un groupe composé de musiciens résidant dans ce centre. Le disque s'intitule Sounds of Synanon et quand les critiques de jazz l'entendent, ils s'extasient pour le jeu de guitare de Joe. Son séjour dans ce centre dure 3 ans à l'issue desquelles il reprend de pied ferme sa carrière musicale. À sa sortie de Synanon, il joue dans la région de Los Angeles avec les meilleurs musiciens et est engagé comme guitariste de studio. Il participe pendant plus de cinq ans à des séances d'enregistrement jusqu'au jour où Norman Granz (le producteur international de concerts de jazz) le persuade de le rejoindre et de signer pour son label Pablo. C'est à cette époque qu'il amorce sa carrière internationale.



Pour le label Pablo, Joe enregistre des albums solos (Virtuoso, for Django) et joue avec différentes formations. On le retrouve notamment au côté de Oscar Peterson, Niels-Henning Ørsted Pedersen, Zoot Sims, Ella Fitzgerald. Son style de guitare est inimitable. Joe a souvent été surnommé le « Art Tatum de la guitare ». Joe Pass est décédé le 23 mai 1994 à Los Angeles, Californie. (Infos de Wikipedia)

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jeudi 22 avril 2010

Undercurrent, Bill Evans et Jim Hall

Jim Hall Jazz Guitar

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Dans mon dernier billet, j'ai fait allusion à la photographie de Toni Frissell qui orne la pochette de cet album.

Undercurrent Bill Evans Jim Hall Jazz

Undercurrent est un album du pianiste Bill Evans et du guitariste Jim Hall enregistré en 1962 et publié en 1963 par le label United Artists, puis édité par le label Blue Note. C'est le premier album en duo réunissant Bill Evans et Jim Hall. Les deux musiciens réaliseront un deuxième disque en duo, Intermodulation, enregistré en 1966 pour le label Verve. Premier enregistrement en quatre ans pour Bill Evans suite à la mort tragique du contrebassiste Scott LaFaro dans un accident d'auto, Undercurrent est à la fois introspectif et bien ancré dans un style be-bop qui swingue avec beaucoup de classe. Ballades, valses et notes d'inspiration classique font bon ménage ici.



Le guitariste Jim Hall affectionne tout particulièrement les duos. Cette même année 1962, il enregistre deux albums mythiques au sein du quartette de Sonny Rollins, l'un très avant-gardiste, The Bridge, l'autre inspiré des musiques d'Afrique et d'Amérique Latine, What's New. Il explore au cours des années soixante le free jazz et le jazz d'avant-garde aux côtés de Art Farmer, Jimmy Giuffre, Steve Swallow ou George Russell. À cette époque, Jim hall a beaucoup apporté à la guitare Jazz, faisant d'elle un instrument d'accompagnement, qui remplace le piano, donnant ainsi aux groupes un son original. Son style n'a cessé d'évoluer, laissant transparaitre à la fois sa grande connaissance de la composition classique et son goût pour la musique moderne. (Infos de Wikipedia)



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