mardi 21 décembre 2010

Manon, viens danser le ska

Dance The Ska Jazz

OreSkaBand

Chaque changement de saison pousse notre groupe de blogueurs, surnommé le Z Band, à écrire un billet collectif. Notre mission cette fois-ci : trouver un sujet qui pourrait faire fondre la neige de décembre et réchauffer les coeurs. Comme on approche de Noël et que le coeur, justement, est à la fête, j'ai pensé à une musique légère, totalement frivole et originaire des chaudes îles tropicales. Quoi de mieux, me suis-je dit, qu'un groupe de ska. Oh, et puis, tant qu'à donner dans la légèreté, allons-y gaiement pour un groupe de jeunes lycéennes japonaises en tenues d'écolière qui respirent la joie de vivre! Le OreSkaBand est un groupe ska féminin de Sakai au Japon. C'est complètement insouciant, bon enfant, et que c'est réjouissant! Allez! Joyeux Noël, chers lecteurs!


Le chaud soleil jamaïcain

Le ska trouve ses origines en Jamaïque. Desmond Dekker & The Aces et The Skatalites ont été des pionniers de ce style musical. Au début des années 1950 sur les ondes de la radio américaine de Miami, la seule qui parvienne en Jamaïque, on capte du Rhythm'n'Blues et du jazz. Puis. la déferlante rock n' roll s'abat sur l'île avec notamment Fats Domino et Little Richard ; ce nouveau style mêlé au boogie-woogie, au gospel, très présent dans l'île, au mento local, au jazz, au scat, au calypso, au merengue, aux musiques africaine et cubaine ainsi qu'à la culture de la rue formera un cocktail détonnant qui, en explosant, donne naissance au son que tous les Jamaïcains attendaient : le ska.


En 1964, c'est l'explosion avec le premier hit international « My Boy Lollipop » de Millie Small sur le label Island Records de Blackwell. Tournant décisif aussi, la formation des Skatalites ; s'ensuivront des dizaines de reprises des vieilles chansons R&B version ska. La machine ska est désormais lancée et dévaste tout sur son passage. On raconte que le rythme s'est mis à ralentir à cause des vagues de chaleur de l'été 1964, les danseurs ne pouvant plus soutenir le rythme effréné de cette musique, qui redevient soudainement très lent, annonçant ainsi les prémices du rocksteady. On peut lire l'article complet sur Wikipedia ici.


Manon et Donald à Montréal

Le ska a aussi connu son heure de gloire à Montréal vers la fin des années soixante avec une chanson que tous les Québécois de ma génération connaissent très bien, « Manon, viens danser le ska », popularisée par le chanteur Donald Lautrec. C'était l'époque des danseuses à go-go, de l'émission Jeunesse d'aujourd'hui et ça nous donne une chanson aux airs de pop bonbon version 1969. Ah! Quels souvenirs torrides!

Manon, viens danser le ska!
Montre-moi le nouveau pas.
Y'a personne qui bouge comme toi!
Dis Manon, viens danser le ska!...




Vous trouverez les billets enflammés de mes collègues du Z Band ici (liens mis-à-jour au fur à mesure des publications):

jazzOcentre : "Ursus Minor, funk la neige !"

Jazzques : "Carlos Villoslada" saxophone

Belette & Jazz : "Soleil d'hiver, Björk & PJ Harvey"

Jazz à Paris : "Dolphy, Varese, Coltrane, Stockhausen" par Frédéric Maintenant

Maître Chronique : Festen: une fête pour la neige

Ptilou’s Blog : Benzine et Soo-Bin Park

Jazz à Paris : "Out To Lunch" Eric Dolphy

Mysteriojazz : "L'entreprise du Captain Kirk"

Jazz Chroniques & coups de coeur : Cordula Hamacher Quartet "Connected"

Jazz Frisson : "Manon, viens danser le ska!"

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samedi 11 décembre 2010

Kenny Werner - No Beginning No End

Kenny Werner No Beginning No End Jazz

Critique CD

Je ne peux imaginer une pire tragédie pour des parents que le décès d'un de leurs enfants. Le pianiste Kenny Werner et sa femme Lorraine le savent très bien. Lorsque leur fille Katheryn est décédée en 2006 dans un accident d'auto, le couple a eu grand peine à survivre à cette douloureuse expérience. La commande du MIT Wind Ensemble pour la musique de l'album No Beginning No End avait été passée avant l'accident de Katheryn et c'est ce qui, ultimement, a donné au pianiste une raison de retourner à la musique et de s'accrocher à la vie.


La musique qui guérit

Et ainsi, je connais peu d'albums qui démontrent aussi clairement le pouvoir de guérison de la musique. La première partie, une suite de cinq pièces composée pour un ensemble de 37 musiciens avec Werner au piano, Joe Lovano au saxophone ténor et la chanteuse Judi Silvano, nous fait vivre les émotions intenses du couple, débutant dans le chaos et la douleur pour conclure dans l'apaisement et la tranquillité avec la pièce We Are Three. On retrouve Jo Lovano particulièrement investi sur la pièce The God Of Time. L'album se termine par trois morceaux. La pièce Visitation: Waves Of Unborn, dramatique à souhait, une superbe prestation du quatuor à cordes sur Cry Out, et le travail d'orfèvre de Werner sur la pièce Coda. Au final, No Beginning No End est une expérience très personnelle, un voyage à travers les étapes de l'acceptation et de l'espoir, partagée par Lorraine et Kenny Werner. La musique, la vie!

Kenny Werner No Beginning No End Jazz

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