lundi 29 janvier 2007

Jazz Dispute

Jazz Video - Jazz Dispute
Jazz Fripon

Cette nouvelle chronique Jazz Fripon dévoile le petit côté espiègle et polisson de Jazz Frisson. Sans prétention, au gré de ma fantaisie, j'y présenterai des faits divers cocasses ou des anecdotes de jazz. Comme tout petit fripon malicieux, sa parution sera très occasionnelle, à moins que vous ayez une tonne de suggestions à me faire!

Pour comprendre le Be-bop

Pour cette première chronique, voici un vidéo vraiment hilarant que j'ai d'abord capté sur le blogue de Darcy James Argue's Secret Society. Il était paru initialement sur les blogues de Doug Ramsey et de Mwanji. Si vous vous êtes déjà demandé à quoi pourrait ressembler une conversation entre musiciens de jazz, vous avez ici un début de réponse. Voici donc une conversation entre Charlie Parker et Dizzy Gillespie.

dimanche 28 janvier 2007

Le Marcus Monteiro Quartet de Boston à Montréal

Frisson News

Marcus Monteiro QuartetLe Marcus Monteiro Quartet sera en spectacle à Montréal le 26 mai prochain à l'Espace Dell Arte. Originaire de Boston, le quartet met en vedette Marcus Monteiro au saxophone alto, Jim Robitaille à la guitare électrique, Mike Jupin à la basse et Peter Antunes à la batterie. Monteiro est un jeune musicien qui a été influencé autant par les polyrythmes africains que par la musique des jeux vidéo. Avec le renommé Jim Robitaille, gagnant de la 1ère place à la 9ième Thelonious Monk Competition, on peut s'attendre à un jazz fusion assez planant!

jeudi 25 janvier 2007

La nostalgie du vinyle avec Vintage Vanguard

Lien vers le site web Vintage Vanguard

Quand les vieux vinyles font rêver

Que vous soyez assez âgé pour avoir connu les 33 tours en vinyle ou non, vous aurez un coup de cœur en visitant le site Vintage Vanguard d'un amateur de jazz japonais. De Billie Holiday à Jimmy Smith, vous y découvrirez des raretés insoupçonnées. J'y ai croisé des albums de Joséphine Baker et de Dorothy Lamour, c'est dire l'étendue de la collection de cet amateur allumé. La série sur les albums 12 pouces de Blue Note ne contient pas moins de 1200 photos! Hallucinant. Depuis 1939 avec Sydney Bechet jusqu'aux albums de Donald Byrd dans les années 60, tout y est. Une leçon de l'histoire du jazz en images. De quoi vous donner l'envie d'acheter une table tournante juste pour le plaisir de manipuler de vrais albums plutôt que des mp3!

mercredi 24 janvier 2007

Sylvain Cossette à La Kemia

Sylvain Cossette

Frisson News

En spectacle le 25 janvier à Montréal

Sylvain Cossette, Another StepLe Sylvain Cossette Trio sera en spectacle le 25 janvier à La Kemia à Montréal. Pour l'occasion, le guitariste montréalais sera accompagné de Frédéric Alarie à la contrebasse et d'Ugo DiVito à la batterie. En compagnie de son quartet cette fois, Sylvain Cossette a lancé son premier album, intitulé Another Step, au mois d'octobre 2006. On y notait la présence du saxophoniste Rémi Bolduc sur quelques pièces. Un début très prometteur pour le guitariste Sylvain Cossette et son ensemble.

ShoppingArchambault.ca - Sylvain Cossette, Another Step

mardi 23 janvier 2007

Darcy James Argue's Secret Society

Darcy James Argue

Darcy James Argue (DJA) est né à Vancouver et a étudié le jazz à l'Université McGill de Montréal. Il est maintenant établi à New York, où il dirige un Big Band de 18 musiciens, Secret Society. Parmi les musiciens du band, on retrouve entre autres la trompettiste Ingrid Jensen, également originaire de Vancouver. Le blogue de DJA, Darcy James Argue's Secret Society est certainement un des meilleurs blogues de musicien que je connaisse. Si vous avez surveillé le FrisSon du Jour dernièrement, vous avez sans doute remarqué qu'un mp3 de Secret Society était disponible en téléchargement du site web All About Jazz.

Darcy James Argue's Secret SocietySinon, vous pouvez télécharger le dernier concert de Secret Society ici. Vous pourrez ainsi écouter Phobos, avec son intro au rythme hip-hop qui lance cette pièce sur une série de vagues syncopées, telles qu'on en retrouve chez les groupes de rock expérimental comme Tortoise ou Godspeed! You Black Emperor. Les compositions de DJA sont résolument modernes. Le morceau The Perils of Empire, d'une véritable envergure symphonique, se transforme lentement en une grande fanfare en cinémascope pour notre plus grande joie! Si vous êtes amateur de Big Band, vous voudrez suivre ce groupe de près.

dimanche 21 janvier 2007

Le retour de Claude Marc Bourget au piano solo

Jazz Video - Claude Marc Bourget au piano
Interview - Jazzons Frissons

Claude-Marc BourgetSuite aux commentaires positifs de ma toute première entrevue avec Mwanji Ezana de be.jazz, je poursuis avec ma première interview de 2007. Aujourd'hui, j'ai le plaisir de vous présenter un pianiste originaire de Montréal, ma ville natale. Claude Marc Bourget s'est d'abord fait connaître en 1982 avec son passage au Musak Noise Sound Festival (Galerie Véhicule Art Montréal) avec un concert pour piano solo improvisé et bande magnétique intitulé Tension résonante / prolongation.


Ce que j’affectionne tout d’abord dans l’improvisation au piano seul, c’est la pureté du geste, loin des machines à composer et à décomposer, des effets faciles et vendus par leurs noms, parfois en solde, dans les épiceries à musique.

L'année 2006 a marqué le retour à la musique de Claude Marc Bourget. J'en ai donc profité pour réaliser cette entrevue.

Claude Marc Bourget, Blue and White Rabbit1- Claude Marc, je note en lisant ta bio, que l’année 1983 fut très fertile pour toi, avec la création d’Edro Erdrosed, Concert d’Improvisation Contemporaine & dispositif magnétophonique, ton entrée à l’Ensemble de Musique Improvisée de Montréal (l’E.M.I.M.), un concert solo en salle (Piano Plus) au Festival de Jazz de Montréal et une tournée en France avec l’E.M.I.M. Puis, une soudaine absence de la scène musicale jusqu’à l’année dernière. Qu’est-ce qui explique une si longue absence, considérant ce début si prometteur? Et qu’est-ce qui motive ton retour à la scène musicale après 20 ans d’arrêt?

Je dirais que cette explosion même fut en un sens la raison de cette rupture, ou du moins son explication. Par rapport aux années de rêve ou d’espoir qui préparent le musicien à la scène, car la musique tend naturellement à l’auditoire et n’est pour soi seul, en somme, qu’une écriture sans voix, cette flambée de 1983 m’avait à la fois comblé et déçu. J’étais comblé du fait que s’exprimait et était soudain écouté ce qui depuis des années avait besoin de l’être, qui d’ailleurs n’était pas toujours de la musique (un certain sport des sons, dirais-je), mais qui parfois en fut : une musique du temps, dans un temps qui était au fracas, à la quête du danger sonore, à une expérimentation totale dont nos devanciers d’après-guerre avaient donné l’exemple et le feu de départ, aussi bien en musique contemporaine qu’en free jazz. Mais, arrivé au port, après le voyage, je fus déçu. Rien ne m’y attendait. Le but avait été le voyage comme tel et ses grandes vagues, pas plus. La destination était vide, comme une paralysie dans l’éther par l’attraction de l’ivresse. Il me fallait réfléchir, repartir de l’origine, reprendre tout le chemin. Je le fis par la littérature, la philosophie, un peu à l’abri de la musique, quoique faisant mes gammes, si l’on veut, comme à vide. Vingt ans de livres et d’écoute. Je suis maintenant prêt à continuer. Vingt années ne sont rien devant les millénaires, l’éternité de la musique.

2- L’improvisation en piano solo est sans doute l’une des disciplines les plus exigeantes qui soit. Tu sembles avoir une inspiration inépuisable! Quelles sont tes sources d’inspirations?

Ce que j’affectionne tout d’abord dans l’improvisation au piano seul, c’est la pureté du geste, loin des machines à composer et à décomposer, des effets faciles et vendus par leurs noms, parfois en solde, dans les épiceries à musique. L’art du piano, du récital, du solo, possède sa noble histoire, son aventure qui continue, toujours humaine, alimentée du legs des grands et des petits artistes et comme au-dessus de l’abrutissement électronique. Je n’y vois d’équivalent, de nos jours, que la boxe. Le pur moment du face à face réel et sans filet, devant nos frères humains, concentrés, affamés de choses humaines et parfois divines, si j’ose dire. Mes sources d’inspiration, en ce sens, sont mes prédécesseurs dans l’art du piano, jazz et classique, mais non moins la musique en entier, pour peu qu’on puisse la circonscrire, elle que je tente de faire entrer en synthèse dans mon petit coin du monde.

3- Tu es autodidacte. Quels musiciens furent essentiels dans ton apprentissage, en tant que modèles?

...Billie Holiday, la reine absolue, la Callas du jazz, celle que nous apportons sur l’île déserte, en attendant la fin des temps...

Ils sont nombreux. Côté compositeurs, l’impressionniste Debussy, Stravinsky le pragmatique, le métaphysique Schoenberg pour le XXe siècle. Guillaume de Machaut pour le XIVe siècle, à la suite de Pérotin et de Léonin, à l’École de Paris ou de Notre-Dame, l’un des summums de la civilisation musicale. Sinon, pour le piano et l’orchestre, Beethoven, à l’orée du romantisme, malgré son obsession prométhéenne, sans oublier Bach le très grand maître et Mozart l’illuminé, surtout pour ses messes. Puis, en matière de jazz, Monk, Davis, Mingus, le Canadien Bley et le regretté Steve Lacy, les vieux sages de ce temps. Mais si je sépare ici le jazz du «classique», c’est par habitude et commodité, car la musique en tant que telle, ni par ses créateurs ni par ses auditoires, ne se divise si facilement. Entre le jazz, né vers les années 1910, et les Debussy, Stravinsky, Satie, Hindemith, qui dans le même temps donnaient une nouvelle Europe musicale, il y a davantage d’affinités que de dissemblances.

Côté interprètes, Horowitz, qui fit à Rachmaninov arrêter le piano et qui toujours m’étourdit, mais pour idéal personnel le sobre et fort William Kempf, dont je n’arriverai jamais à suivre l’indicible retenu, le maintien supérieur, le dosage esprit-matière, la musicalité chevaleresque et silencieuse, finalement, sans accentuation mielleuse ni maniérisme. Hors piano, Davis en jazz et Billie Holiday, la reine absolue, la Callas du jazz, celle que nous apportons sur l’île déserte, en attendant la fin des temps. Ajoutons Cecil Taylor le soliste, grand libérateur physique et charnel, mais après qui il faut revenir et panser les plaies vives de l’animalité, je veux dire de la primauté des instincts.

4- Ton site, www.claudemarcbourget.com, s’enrichit de nouvelles improvisations régulièrement. Quelle est ta méthode de travail pour maintenir ce rythme?

Le pari du site, pas toujours tenu mais que je souhaite gagner, c’est de présenter au jour le jour, c’est-à-dire selon son rythme vrai, l’évolution de mon travail, un peu comme si l’on me suivait en concert, dans une tournée d’improvisations que j’espère d’ailleurs réaliser, si on m’en donne la chance. L’improvisation, ce sont finalement des variations de thèmes ou de chants, d’harmonies, de dessins ou de motifs, de styles et même de techniques et doigtés, qui mises ensemble nous servent de route où, par la correction, l’amendement, la curiosité et l’attention physique et intellectuelle, nous nous transformons nous-mêmes à chaque étape et tournant. La méthode est donc liée à l’idée même de variations, et c’est de celles-ci, de par leur nature, que naît l’impression d’abondance.

5- Quel est le souvenir le plus mémorable de ta carrière de musicien?

Je me souviens d’avoir d’abord refusé, à quelques heures du concert, de jouer sur un vieux Steinway qui n’avait plus pour lui que sa marque et que j’appelle dans mon jargon un tracteur...
J’allais dire mon arrêt et aujourd’hui, surtout, mon retour, car le moment dont tu parles, je crois qu’il reste à venir. Je retiens tout de même Erdro Erdrosed II, au Musée d’art contemporain de Montréal, où l’on m’a donné tous les moyens d’expérimenter certains chemins alors jamais empruntés de l’improvisation musicale, en ce que les instrumentistes, enregistrés live et à qui les magnétophones redonnait subséquemment leur musique, rejouaient sur scène avec eux-mêmes, selon bien sûr des schémas d’ordonnancement et des méthodes les protégeant contre toute espèce de fusion insensée et de capharnaüm sonore. J’ajouterais mon passage comme soliste au Festival de Jazz de Montréal, dont j’ai malheureusement perdu les bandes. Je me souviens d’avoir d’abord refusé, à quelques heures du concert, de jouer sur un vieux Steinway qui n’avait plus pour lui que sa marque et que j’appelle dans mon jargon un tracteur, et je revois André Ménard, compréhensif et efficace devant le jeune homme de 26 ans que j’étais, le troquer d’urgence contre le Yamaha tout neuf du Spectrum. Il m’a donné ce soir là l’occasion, m’avait-on dit alors, de ma meilleure prestation. C’est sans doute un signe et une très bonne chose que d’en avoir perdu trace. Le souvenir est souvent plus fort que l’enregistrement, et même plus juste et authentique, en un sens, car il n’y a pas de microphone, de piste, d’appareil pour retenir les anges.

6- Ta musique est disponible présentement sur BlueTracks.ca, le magasin en ligne de musique indépendante. Est-ce qu’il y des projets d’album ou de concert prévus pour 2007?

Je connais pour l’instant mon purgatoire, que j’assume très bien, notamment à l’aide de mon site, mais j’ai quelques nouvelles du ciel...
Je commence à peine avec BlueTracks.ca, qui est une merveille, entre autres pour le musicien solitaire qui cherche son public, ainsi que des alliés musicaux et d’affaires, ce que je suis et fais en fin de compte pour m’être retiré du milieu. Je connais pour l’instant mon purgatoire, que j’assume très bien, notamment à l’aide de mon site, mais j’ai quelques nouvelles du ciel, ou disons du ciel européen. À cinquante ans, entre deux âges, nos projets et nos œuvres sont des projets et des œuvres de la maturité, les premiers aboutissements de nous-mêmes. La chose doit se refléter dans nos collaborations. Je mets la barre haute dans mes exigences, mais ça commence à porter fruit. J’avais calculé une année de prospection et de «publicité» pour mon retour. J’en suis à 6 mois et ça ressemble au plan. J’aurai bientôt de fort bonnes nouvelles du côté album solo, ce que j’aimerais d’abord entreprendre. Ensuite seulement viendront les concerts, sauf exceptions. Mais pendant tout ce temps, j’alimenterai mon site et BlueTrack.ca. D’autre part, je parle d’improvisations, mais je compose également. Sur la table un concerto pour piano, où le pianiste devra improviser sur une musique écrite à l’orchestre, puis une messe en l’honneur de Notre-Dame et un opéra dont j’écris le livret à partir de mes notes pour un roman sur un héros de notre histoire, mai aussi une figure universelle, Le Moyne d’Iberville. Je ne chôme pas.

7- En dehors de la musique, quelles sont tes plus grandes passions?

La littérature, bien entendu, l’histoire et la politique. Mais je me repose de tout cela, et la musique est mon refuge, mon choix. Je ne suis jamais plus heureux qu’y travaillant, sinon auprès des miens et de mes amis chers. Je me dois d’ajouter le design graphique, qui me permet en outre de gagner ma vie sans autre concession.

8- Quelles est ton équipe de hockey préférée? (ou un autre sport, selon le cas…)?

Né à Montréal, je suivais le Canadien par-dessus mon biberon. Je le suis encore, pour le meilleur et pour le pire, surtout depuis la nouvelle réglementation, qui a sans doute sauvé ce sport, sinon commercialement, du moins quant à l’éthique. La beauté du soccer, je parle du grand soccer, m’hypnotise. Sinon le tennis, qui est un peu la boxe des aristocrates. J’adore, au tennis, le silence et le calme du public, très proche de ce que l’on connaît au concert.

9- Toutes catégories confondues, quelle est la musique, ou les albums, que tu écoutes actuellement (à la maison ou sur ton iPod)?

Le jazz, plus près du verbe, n’a pas raté sa perpétuation, et ses enfants sont magnifiques et pleins de santé.
Jamais d’iPod, question de ne pas tuer les oreilles, qui comme les hommes meurent par où elles ont péché. Mais j’écoute et réécoute Stravinsky, celui d’après le Sacre du printemps (1913), c’est-à-dire le Stravinsky des semences et de la continuité, celui dont le 20e siècle a raté l’héritage et auquel il faut revenir. Le Sacre consommait la rupture. On a commis l’erreur d’y voir un nouveau chemin, alors qu’il fermait les livres d’une époque, la menait à son comble dans une sorte de fureur cérébrale. La grande leçon stravinskienne, qui est une leçon positive, une école de création et de foi, non de nihilisme et de désespoir, vient après, avec tous les caractères de la continuité séminale, c’est-à-dire de la tradition sans cesse réinventée. C’est d’ailleurs ce que fais le jazz, qui toujours est resté vivant, à côté d’un classicisme stérilisé par son immobilisme et son fétichisme de l’écrit. Le jazz, plus près du verbe, n’a pas raté sa perpétuation, et ses enfants sont magnifiques et pleins de santé. Il mérite de grands égards. L’essentiel est de ne pas l’emprisonner à son tour. C’est ce que je cherche humblement à faire.

10- L’année 2007 risque d’être très fructueuse pour toi, avec tous les projets en cours. Quel est ton plus grand rêve à long terme, musicalement?

Celui de tout musicien, je crois. Celui de mener à terme mes projets, avec un public pour les recevoir, les comprendre et peut-être les aimer, celui d’aller au bout de l’exercice, de parfaire la musique et sa communication, c’est-à-dire de se perfectionner soi-même par cette espèce d’affrontement périlleux et bienfaisant qu’est la prestation, en concert ou en enregistrement, qui consiste à demander l’attention et donc d’en être digne.

Les compositions de Claude Marc sont empreintes d'une grande sérénité, signe d'une maturité assumée. Vous pouvez écouter plusieurs autres pièces sur son site web. Claude Marc Bourget sera l'invité de Denis Corriveau à l'émission Jazz sans Frontière de CFOU 89,1 FM Radio Campus de Trois-Rivières qui sera diffusée le dimanche 18 février 2007, de midi à 14h00.

ShoppingBlueTracks.ca - Claude Marc Bourget

jeudi 18 janvier 2007

Collignon: Porgy & Bess. Telerama crie au scandale

Jazz Video - Médéric Collignon, Porgy & Bess, Gone

Musiciens, vidéo:
Médéric Collignon, bugle
Franck Woeste, Fender Rhodes
Alexandre Heile, contrebasse
Philippe Gleizes, batterie

Mederic Collignon, Porgy and Bess

La blogosphère hexagonale est secouée

Fin décembre 2006, la blogosphère jazzophile hexagonale est secouée par l'article assassin de Michel Contat au sujet du premier disque en tant que leader du trompettiste Médéric Collignon, intitulé Porgy and Bess et paru sur Minium.


Ahurissant qu’il ne se soit trouvé personne pour dire à Médéric Collignon, trompettiste, qu’il n’est équipé ni en technique, ni en sonorité, ni en phrasé, ni en lèvres, ni en goût pour reprendre, quasiment note pour note sur un tapis synthétique, la partie (très difficile, émotionnellement aussi) de Miles Davis dans son historique Porgy and Bess orchestré et arrangé par Gil Evans.(Extrait)

Les amateurs de jazz se mobilisent

L'article est paru dans Télérama, un magazine français. Bien que je sois en faveur de la liberté d'expression, je dois admettre que les propos de Contat me semblent ici injustifiés. Surtout, si j'en crois le billet de Vincent Bessières, en regard de la grande diffusion de ce magazine en France. L'article a certes mobilisé les blogueurs, tel que Ptilou, et les amateurs de jazz hexagonaux, comme sur le forum de discussion de Citizen Jazz.

Miles Davis, Porgy and Bess

Impertinent Jus de Bocse

La version originale du Porgy & Bess de Miles Davis, avec les arrangements de Gil Evans, parue en 1958 sur Columbia, demeure certes un chef d' œuvre inégalé. Écoutez le son soutenu et gracieux de Miles sur It Ain't Necessarily So, qui annonce une ballade pour se transformer en un swing dans la plus pure tradition. Évidemment, Collignon ne pouvait prétendre s'attaquer à un tel monument et il a sagement choisi de revisiter le classique de Gershwin en ses propres termes. Avec son Jus de Bocse (Juke-Box), soit Franck Woeste au Fender Rhodes, Frederic Chiffoleau à la contrebasse et Philippe Gleizes à la batterie, il utilise la technologie (et une bonne dose d'impertinence) pour créer une version moderne et inédite de cet opéra populaire.

Je n'ai rien à prouver et me fous de ce que les autres pensent! J'ai fait ce que j'aime seul. Avant d'en arriver là j'ai joué, joué, je me suis trompé sur scène, puis j'ai réuni tout ce qui fonctionnait... Et le résultat est là!
Collignon

Mederic Collignon, Jus de Bocse

Un merveilleux défricheur

Ainsi sur Bess, You is My Woman Now, il alterne le cornet de poche et le bugle en re-recording pour créer avec son quartette un véritable orchestre. Assez culotté! Personnellement, j'aime bien son Porgy and Bess. Je suis d'avis que toute initiative qui fait redécouvrir les standards est valable (qu'on pense à The Bad Plus, par exemple). Après tout, si j'aime tant le jazz, c'est justement pour cette faculté qu'il a de toujours se renouveler, de me surprendre et de m'émouvoir. Nous avons grand besoin de défricheurs comme Médéric Collignon!

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mercredi 17 janvier 2007

Du jazz à la Courthouse Chamber Lounge de Toronto

Toronto jazz club

Frisson News

Après la fermeture du Montreal Bistro et du Top O' The Senator, la scène jazz torontoise avait perdu ses deux lieux de prédilection des amateurs de jazz. Plusieurs raisons expliquent ces fermetures, mais toujours est-il que le Bistro a été en opération pendant 20 ans et le Senator s'est maintenu en vie pendant pas moins de 16 ans, ce qui est plus que respectable pour n'importe quel club de jazz.

The Courthouse Chamber Lounge TorontoLes amateurs de Toronto seront heureux d'apprendre qu'on annonce aujourd'hui l'ouverture prochaine d'un nouveau club de jazz, The Courthouse Chamber Lounge, situé sur Adelaide. Pouvant accueillir de 150 à 400 personnes, le Courthouse est installé dans une bâtisse historique et présentera des artistes locaux et internationaux. Une excellente nouvelle pour les musiciens également. Le propriétaire de The Courthouse s'est associé avec le producteur du Toronto Jazz Festival pour cette entreprise. L'ouverture officielle est prévue le 20 mars prochain.

Piste: Le site des nouvelles All About Jazz

mardi 16 janvier 2007

Alice Coltrane, un rayon de lumière

Frisson News

Décidément, ma nouvelle chronique Frisson News débute bien mal l'année 2007 avec deux décès coup sur coup. Cette fois, il s'agit de la pianiste et organiste Alice Coltrane, veuve du légendaire saxophoniste John Coltrane, qui s'est éteinte vendredi le 12 janvier dernier à Los Angeles en Californie, à l'âge de 69 ans. C'est elle qui était responsable de la Fondation John Coltrane.

Alice Coltrane, Translinear LightAlice Coltrane, qui est née à Detroit, avait étudié le piano avec Bud Powell. C'est au début des années 60, alors qu'elle jouait au Birdland, à New York, qu'elle rencontra John Coltrane. Ce dernier est mort en 1967 à 40 ans. Mme Coltrane, qui continua de jouer dans les années 70 et 80, est reconnue pour ses enregistrements de piano, orgue et harpe, ce dernier étant un instrument qu'elle introduisit dans le monde du jazz. Après un hiatus de 27 ans et un nouvel album, Translinear Light, encensé par la critique, Alice Coltrane avait effectué dernièrement une tournée avec son fils Ravi, également saxophoniste. Un autre monument du jazz qui disparait.

lundi 15 janvier 2007

Le saxophoniste Michael Brecker meurt du cancer à 57 ans

Michael Brecker In Memoriam

Frisson News

Le saxophoniste Michael Brecker est décédé des suites d'un cancer à l'âge de 57 ans. Victime du syndrome myélodysplasique, une forme de cancer qui attaque les globules rouges dans la moelle épinière, Michael Brecker s'est éteint dans un hôpital de New York hier. Gagnant de 11 Grammy Awards, l'influence de Michael Brecker au sein de la communauté musicale est incontournable.

Michael Brecker, Nearness of YouSon premier album solo, Michael Brecker, parut en 1986 et obtint le prix Jazz Album of the Year des magazines DownBeat et Jazziz. Paru en 2001, Nearness of you: The Ballad Book, regroupait une équipe de rêve, soit Pat Metheny, Herbie Hancock, Charlie Haden, Jack DeJohnette et le chanteur James Taylor. Pour cet album, Michael reçut deux Grammys et fut nommé Artist of the Year.

En juin 2003, il présentait un concert au Festival de Jazz de Montréal, au côté de Charlie Haden, Herbie Hancock et Bobbie Hutcheson, concert dont je garde un souvenir ému. Le départ de Michael Brecker constitue une perte immense.

samedi 13 janvier 2007

L'album photos de Viktoria Tolstoy

Viktoria Tolstoy

Photo © Jorge Bravo/ACT

L'appel des sirènes

Le nouveau disque de Viktoria Tolstoy, Pictures of Me, est disponible depuis peu au Québec. Disons que l'album porte bien son nom, la dame accordant effectivement une attention toute particulière à son image. Vous en trouverez d'ailleurs toute une série dans la pochette. Pour l'avoir vu de près en spectacle au Festival de Jazz de Montréal l'été dernier, je dois admettre qu'il s'agit d'une beauté stupéfiante (selon les standards habituels). Allons-donc, que celui qui n'a jamais succombé à l'appel d'une sirène me jette la première pierre...

Viktoria Tolstoy, Pictures of me

Arrêtez les violons, SVP!

Mais la musique, dites-vous? Il faut bien admettre que Viktoria a eu la sagesse de s'entourer d'excellents musiciens, ce que j'ai effectivement eu l'occasion de constater sur la scène du Festival l'été dernier. Malheureusement, il semble que Lars Danielsson, qui a produit l'album, n'ait pu s'empêcher d'ajouter une section de cordes à la majorité des morceaux de l'album, comme dans South, ce qui transforme le tout en un jazz-pop commercial. Si vous recherchez un disque pour meubler vos soirées entre amis, c'est probablement un choix intéressant. Par contre, pour les amateurs plus avisés, vous risquez d'être déçus.

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vendredi 5 janvier 2007

Matt Herskowitz et l'Ange Gabriel

Jazz Video - Matt Herskowitz et MaD Fusion

L'Ange Gabriel / Gabriel's Message

Des Triplettes de Belleville à Frosty The Snow Man

Le pianiste Matt Herskowitz a lancé son plus récent album L’Ange Gabriel / Gabriel’s Message juste avant Noël. Un disque solo où il reprend des airs des Fêtes bien connus tels que Frosty The Snow Man ou The Christmas Song. Herskowitz est un musicien gradué de la Julliard School. Combinant donc une solide formation classique avec l'improvisation propre au jazz, le résultat s’élève au-dessus de la mêlée. Le musicien a également composé des musiques de film, dont Bach à la Jazz, pour la trame sonore du film Les Triplettes de Belleville, dont j'ai déjà parlé dans mon billet sur les Puppini Sisters.

Forget Me Not

À Montréal depuis 1999

Paru en 2005, l’album Forget Me Not regroupe David Rosenblatt à la batterie, Lew Soloff à la trompette, Mat Fieldes à la basse et le DJ Rémy Sealy. La première plage, Concerto en Fou, débute l’album comme une véritable explosion de virtuosité sauvage. La pièce Forget Me Not, a été composée pour la chanteuse française Sylvie Cobo et réarrangée avec le trompettiste Lew Soloff. Elle possède un côté groove irrésistible, comme plusieurs des pièces de l'album. La contribution du platiniste Sealy à l’ensemble apporte une touche non négligeable. Sans doute la seule version traditionnellement swing de l’album, The Days of Wine and Roses débute avec un solo de Herskowitz. Le trio poursuit avec un rythme plutôt rapide. Le jeu du trompettiste Soloff est raffiné et habité tout à la fois. Un album très varié. Matt Herskowitz est établi à Montréal depuis 1999. Donnez-vous la peine de retenir ce nom ou celui de son groupe, MaD Fusion!

Concerts à venir

  • Belgique : du 18 au 27 janvier prochain
  • Québec : du 1 février au 10 mai
  • New York : 16 mai
  • Autriche : 4 et 5 juin
Liste complète des concerts de Matt Herskowitz sur MySpace.


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