Je dois admettre que c'est la première fois depuis longtemps que je n'ai pas à faire des choix déchirants pour établir ma programmation de spectacles en salle pour le Festival de Jazz de Montréal (FIJM). Il est clair que le FIJM a placé l'accent sur les musiques populaires en 2008 : Leonard Cohen, James Taylor, Steely Dan. Beaucoup de jazz vocal, de blues et de musiques du monde aussi. Et mises à part les légendes que sont Hank Jones et McCoy Tyner, les vraies vedettes du jazz se font relativement rares cette année. Alors cet été, en plus de quelques valeurs sûres, mon choix s'est porté sur plusieurs musiciens de la nouvelle génération à découvrir. Voici ma programmation 2008 :
Vendredi 27 juin 2008 : CHRISTINE JENSEN et INGRID JENSEN
Les habitués du Festival connaissent bien la saxophoniste canadienne Christine Jensen, un peu moins sa soeur Ingrid, trompettiste qui a évolué longtemps en Europe. En compagnie de la pianiste suédoise Maggi Olin, elles s'affichent sous la bannière Nordic Connect.
Samedi 28 juin 2008 : AL GREEN (Première partie : LIZZ WRIGHT )
Auteur, compositeur, producteur et chanteur soul américain, Al Green a été l'un des plus célèbres représentants du genre durant les années 70, jusqu'à ce qu'un drame personnel l'amène à devenir pasteur. Un tournant majeur qui n'est pas sans influencer sa musique ; il délaisse graduellement le R&B pour se consacrer à des projets gospel et réserve ses apparitions aux offices religieux. Cet été, c'est au Festival que l'homme de foi s'arrête, entouré de ses cuivres.
Dimanche 29 juin 2008 : HOMMAGE À LÉO FERRÉ avec ROBERTO CIPELLI, GIANMARIA TESTA, PAOLO FRESU, ATTILIO ZANCHI et PHILIPPE GARCIA
Le grand Léo relu en jazz? Par des Italiens? L'idée a germé dans l'esprit du pianiste Roberto Cipelli à compter de 2001. Avec ses extraordinaires compatriotes Gianmaria Testa (voix), Paolo Fresu (trompette), Attilio Zanchi (contrebasse) et Philippe Garcia (batterie), Cipelli a enregistré l'album F. à Léo, paru en avril sur étiquette Justin Time, puis s'apprête à nous éblouir avec cet hommage, un regard plein de fraîcheur sur quelques-uns des grands titres de monsieur Ferré.
Lundi 30 juin : MARC CARY TRIO
Le New-yorkais Marc Cary a joué entre autres avec Dizzy Gillespie, Roy Hargrove, Stefon Harris et Wynton Marsalis. Il excelle en tout style, jazz, world ou classique, à tel point que le magazine Down Beat l'a classé parmi les claviéristes les plus polyvalents. Cary nous visite avec son trio acoustique, nommé Focus, complété par Samir Gupta (batterie et tabla) et David Ewell (contrebasse).
Mercredi 2 juillet : ABBEY LINCOLN
Quelque chose de l'événement, précieux en tout, entoure la venue de l'Américaine Abbey Lincoln. Dernière grande diva du jazz, peut-être la plus émouvante, la chanteuse, à bientôt 78 ans, raréfie ses spectacles. Elle nous offrira Abbey Sings Abbey, album bilan de grande valeur, relecture de ses compositions et textes marquants, réarrangés avec la finesse du dépouillement, où chaque note mérite sa place, afin de nous laisser goûter toute la force de son interprétation.
Jeudi 3 juillet : MIGUEL ZENON QUARTET
Le Portoricain Miguel Zenón a joué avec le Charlie Haden's Liberation Music Orchestra et le SF Jazz Collective, aux côtés de Joshua Redman. Reconnu par les magazines Downbeat et Billboard comme un des jeunes saxos altos à surveiller, Zenón a été un des premiers artistes, en 2004, à signer avec l'étiquette Marsalis Music.
Vendredi 4 juillet : CHRISTIAN SCOTT SEXTET
Nouvelle coqueluche des critiques jazz, première visite au Festival, le trompettiste Christian Scott, la vingtaine, appartient à une nouvelle génération de musiciens, d'un jazz hors sentier, urbain, intégrant fusion, rock, neo-soul, hip-hop. En solo, Scott compte déjà deux albums, dont Anthem, inspiré de sa Nouvelle - Orléans natale, dévastée par Katrina.
Il restera toujours les spectacles extérieurs gratuits pour compléter les temps morts. On y retrouve parfois de véritables perles.
Et le groupe de Chick Corea, RETURN TO FOREVER, me direz-vous? L'évènement jazz 2008 avec le retour du mythique groupe des années 70? Eh bien! que voulez-vous, je n'ai jamais été très porté sur le jazz-rock des années 70…
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lundi 12 mai 2008
Mes choix pour le Festival de Jazz de Montréal 2008
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