mardi 13 avril 2010

Grant Green, My Favorite Things

La Melodie Du Bonheur The Sound Of Music

Vintage Frisson

Je vais maintenant utiliser un grand détour pour vous amener à notre destination. Vous aurez peut-être remarqué la présence de la comédie musicale dans les billets de Jazz Frisson depuis quelque temps. Alors, journée spéciale aujourd'hui, nous amorçons le parcours avec la Mélodie du Bonheur (The Sound of Music), la comédie musicale composée par Richard Rodgers sur des paroles d'Oscar Hammerstein II, dont la première fut donnée le 16 novembre 1959 à Broadway au Théâtre Lunt-Fontanne à New York.



La comédie est inspirée de la biographie familiale de Maria Augusta Trapp, la famille des chanteurs Trapp. En Autriche, juste avant la Seconde Guerre mondiale, les moniales d'une abbaye à Salzbourg, chantent le Dixit Dominus (Praeludium). L'une des postulantes, Maria, est manquante: dans la montagne, elle exprime son regret de quitter ses collines (The Sound of Music). La mère-abbesse et les religieuses se questionnent sur ses fugues et sa vocation (Maria). Maria explique à la mère-abbesse qu'elle a été comme appelée par la montagne, la mère-abbesse se joint à elle pour parler de ses choses favorites (My Favorite Things). Elle lui demande alors de quitter pour quelque temps le couvent afin de mieux discerner son appel à la vie monastique. Les sept enfants du Capitaine von Trapp ont justement besoin d'une gouvernante, et Maria restera auprès d'eux jusqu'en septembre (tiré du synopsis de la version scénique présentée à Broadway en 1959).


John Coltrane My Favorite Things Jazz

Ce qui nous amène à l'album My Favorite Things de John Coltrane paru en 1961. Coltrane est accompagné de son nouveau groupe qui inclut McCoy Tyner (piano), Elvin Jones (batterie) et Steve Davis (contrebasse). Le morceau titre est une interprétation modale du standard de Richard Rodgers et Oscar Hammerstein. Cette version de Coltrane aura une influence déterminante sur l'avenir du saxophone soprano, loin des clichés liés à Sydney Bechet. En utilisant des motifs circulaires, il crée une transe similaire à celle de la musique orientale, développant ainsi une nouvelle voie d'exploration.



« C'est cette My Favorite Things qui est, de tous ceux que nous avons enregistrés, mon morceau préféré. Je ne pense pas que j'aimerais le refaire d'une autre façon, alors que tous les autres disques que j'ai faits auraient pu être améliorés par quelques détails. Cette valse est fantastique: lorsqu'on la joue lentement, elle a un côté gospel qui n'est pas du tout déplaisant; lorsqu'on la joue rapidement, elle possède aussi certaines qualités indéniables. C'est très intéressant à découvrir, un terrain qui se renouvèle selon l'impulsion qu'on lui donne; c'est d'ailleurs la raison pour laquelle nous ne jouons pas cet air toujours sur le même tempo. » John Coltrane, Entretien avec François Postif publié par Jazz Hot en janvier 1962.


Grant Green Guitar Jazz

Et maintenant, fin de parcours, si on peut dire, avec la suggestion de mon ami Z, le guitariste Grant Green. Green était un guitariste américain de jazz né à Saint-Louis dans le Missouri le 6 juin 1935 et décédé à New York le 31 janvier 1979. Pour cette dernière interprétation de My Favorite Things, reportons nous lors de cette séance enregistrée en 1964. On se trouve ici en présence d'un véritable morceau de bravoure. Green mérite une médaille pour avoir repris My Favorite Thing avec sensiblement la même rythmique que celle de Coltrane! Green est ici entouré de McCoy Tyner (piano), Bob Cranshaw (contrebasse) et Elvin Jones (batterie). Ensemble, ils ont gravé ce grand classique de Green, l'album Matador. Le morceau titre s'étire sur presque 10 minutes passionnantes, comme d'ailleurs presque tous les titres de cet album.



L'ambiance de ce disque évolue entre Be Bop et blues/groove. C'est aussi dans cette direction que Grant Green ira, à la fin des années 60, colorant son jazz d'une bonne dose de funk. D'ailleurs, plusieurs des enregistrements de sa période funk sont des succès commerciaux et ont été samplés à de nombreuses reprises par les producteurs de hip-hop. On disait de Green qu'il avait un son très "groovy". Green, un autre de ces excellents guitaristes de jazz de la trempe des Wes Montgomery et Kenny Burrell dont je vous parlais récemment.

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Un billet de Jazz Frisson, votre blogue de jazz francophone.

2 commentaires:

Vesna a dit...

This blog for sure is one of my favorite things:)
What a wonderful selection of Coltrane's fantastic tune.
Beautiful post.
Merci JF:)

ptilou a dit...

Ah la mélodie du Bonheur ! le film et les vinyles (FR et EN) étaient des Must de mon enfance sixties !
La version Coltrane bien après.... est incandescente... aux enfers.