Vous connaissez tous mon amour inconsidéré pour le jazz vocal. J'aime les chanteuses! Mon premier disque de jazz fut celui d'une chanteuse. Mon premier spectacle de jazz aussi. Depuis, j'ai écouté des centaines de disques, vu des dizaines de chanteuses en spectacle. Et les chanteuses de jazz vivantes que je considère exceptionnelles, au-dessus de la mêlée, se comptent sur les doigts d'une main. Alors, aujourd'hui, si j'en ajoute une dans ce groupe select, ce n'est pas à la légère. Elle se nomme Norma Winstone, née à Londres, et son plus récent album, paru sur ECM, s'intitule Distances. Elle est accompagnée du pianiste Glauco Venier (le disque est enregistré dans sa ville d'Udine, en Italie) et du clarinettiste et saxophoniste Klaus Gesing.
Elle fit partie de l'avant-garde, ayant collaboré avec des figures légendaires telles que John Surman, Kenny Wheeler, Michael Gibbs et John Taylor au sein du groupe Azimuth. La voix de Winstone est réellement un instrument à part entière. Elle a une vision très organique de la chanson et considère les mots comme de la musique. Ses compositions sont de pures merveilles de poésie. La musique est douce mais pas sans intérêt, elle fait rêver mais pas dormir. On remarque d'emblée la grande maturité de cette interprète, sa maitrise et sa compétence assurée. Mais aussi, une émotion très pure, presque discrète, touchante, d'une grande beauté. Un très grand frisson!
Amazon.com – Norma Winstone, DistancesCritique CD
Dans une classe à part
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lundi 28 juillet 2008
Norma Winstone - Distances
jeudi 24 juillet 2008
Elizabeth Shepherd - Parkdale
Avec son dernier album Parkdale, la pianiste et chanteuse torontoise Elizabeth Shepherd poursuit dans la même veine que son album Start to Move dont je vous ai déjà parlé dans ce billet. Elle a le mérite de présenter un jeu plus étoffé que la plupart de ses consoeurs qui occupent la case encombrée du jazz vocal, à preuve un groove bien présent sur certaines pièces, résultat de son travail non seulement à la voix, mais aussi au piano, acoustique ou Fender Rhodes selon le cas. Soutenue par une rythmique solide, Scott Kemp à la basse, Colin Kingsmore à la batterie et Roman Tome aux percussions, le trio du début est maintenant devenu un quintette avec la remarquable addition de William Sperandel à la trompette. La majorité des morceaux possèdent encore cette atmosphère langoureuse, mais jamais paresseuse qui constitue son fond de commerce. Shepherd propose de très beaux arrangements et elle possède une jolie écriture. Un peu plus d'audace pourrait facilement la faire passer dans la cour des grandes… Amazon.com - Elizabeth Shepherd, ParkdaleLangoureuse mais pas paresseuse
Jazz Video - Elizabeth Shepherd - The Making of 'Parkdale'
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lundi 21 juillet 2008
Esperanza Spalding - Esperanza
Je vous ai déjà parlé de cette merveilleuse contrebassiste d'origine mexicaine, Esperanza Spalding, ici et ici. Une jeune femme brillante et énergique, douée au point de bruler les bancs du Berklee pour s'y retrouver professeur, et jolie comme c'est pas permis, cette musicienne possède beaucoup d'âme pour une si jeune personne. Un jeu très inspiré, un swing incantatoire, d'ailleurs le chant n'est jamais bien loin avec Esperanza. Pour l'avoir vu en spectacle, elle joue avec une énergie monstre. Son dernier album, simplement intitulé Esperanza, traine dans ma platine depuis quelques semaines. Écoutez la pièce sur le lecteur de Jazz Frisson et surtout courez la voir si elle passe par chez vous! Amazon.com – Esperanza Spalding, EsperanzaCritique CD
L'énergie de l'espoir
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mercredi 9 juillet 2008
Way Out West au Festival de Jazz de Montréal
De Melbourne, Way Out West propose la rencontre du jazz australien et des sonorités vietnamiennes. Mené par le trompettiste Peter Knight et le guitariste Dung Nguyen, qui est aussi virtuose de la musique vietnamienne traditionnelle, le groupe incorpore à son instrumentation le dan tranh (une cithare à 16 cordes) et le dan bau (à une corde et aux possibilités microtonales, aussi appelé monocorde). Une autre captation vidéo de Mr Frisson, enregistrée le 4 juillet dernier.Jazz Frisson Video - Way Out West Montreal Jazz Festival
Australie et Vietnam se rejoignent par le jazz
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mardi 8 juillet 2008
Sorgente au Festival de Jazz de Montréal
Maintenant que le Festival de Jazz de Montréal est terminé, petit retour en arrière avec certains concerts extérieurs que je n'ai pas eu le temps de vous présenter.
Ça sautait partout vendredi soir dernier avec le groupe allemand Sorgente qui débordait d'une énergie et d'une créativité qui les menait d'harmonies soul en reggae latin, en passant par un rétro funk percutant rencontrant autant le hip-hop que certains éléments de musique du monde! La foule a vraiment apprécié comme vous pouvez le constater sur l'extrait vidéo capté ce soir-là par Mr Frisson!Ça sautait partout!
Jazz Frisson Video - Sorgente Montreal Jazz Festival
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lundi 7 juillet 2008
Festival de Jazz de Montréal – Jour 8
Vendredi soir dernier, pour mon dernier concert en salle du Festival de Jazz de Montréal, j'ai eu la chance d'entendre le Christian Scott Sextet. Très stylé, doté d'une grande assurance, le trompettiste Christian Scott, natif de la Nouvelle-Orléans, possède un son de trompette chaleureux. Jeune musicien de 25 ans, abreuvé de diverses influences, du hip-hop au rock en passant par le soul, son jeu est une découverte continuelle. Allumé autant musicalement que socialement, faisant référence maintes fois aux injustices sociales de sa ville natale, il nous a tous conquis ce soir-là.
Accompagné du batteur Jamie Williams, du pianiste Gerald Clayton, du saxophoniste Louis Fouché et de son directeur musical, le guitariste Matt Stevens, Christian Scott nous a présenté une musique urbaine qui rompt avec le jazz traditionnel. Des rythmes rock, des percussions qui groovent un max! Le jeu du guitariste est à souligner. La combinaison avec le sax était d'un naturel époustouflant. Il y a du R.H. Factor de Hargrove dans cette musique, mais en plus mélodieux. Par moment aussi, je n'ai pu m'empêcher de penser à Miles Davis au cours de la soirée, même si ce jeune possède une touche très personnelle. Quand élégance et modernité se rencontrent… Christian Scott Sextet
Jazz Video - Christian Scott par Sortiesjazznights.com
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dimanche 6 juillet 2008
Festival de Jazz de Montréal – Jour 7
Jeudi soir dernier, j'ai assisté au spectacle de Miguel Zenon au Festival de Jazz de Montréal. Miguel Zenon est un saxophoniste portoricain qui vit depuis plusieurs années à New York. Son talent est unanimement reconnu aux États-Unis, et il a fait ses armes au côté des plus grands comme David Sanchez, Danilo Perez ou Charlie Haden. Il a d'ailleurs été élu à l'unanimité meilleur artiste de l'année 2006 dans la revue Jazz Times. Il était accompagné ce soir-là de Luis Perdomo au piano, Hans Glawischnig à la contrebasse et Henry Cole à la batterie.
Miguel Zenon réussit le pari de faire honneur à l'héritage musical de son île natale en jazzifiant de belle manière la musique Jibara. À l'aise aussi bien dans des pièces mélodieuses que dans des morceaux de bravoure explosifs tels que Santo, de son dernier album Awake, qui côtoie le free par moment. Un magnifique musicien, compositeur de talent, doté d'une belle sonorité et remarquablement bien entouré. Un beau voyage…Miguel Zenon Quartet
Jazz Video - Miguel Zenon de Sortiesjazznights.com
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jeudi 3 juillet 2008
Festival de Jazz de Montréal – Jour 6
Abbey Lincoln, mercredi soir au Festival de Jazz de Montréal, spectacle de celle qu'on peut qualifier d'ultime diva noire du jazz vocal. Cette grande actrice et chanteuse de 77 ans, dont la contribution au mouvement pour les droits civiques fut non négligeable, se relève avec succès d'une intervention à coeur ouvert. Et elle est là, sur scène, devant nous, dans toute sa fragilité. Oui, bien entendu, elle peine parfois à tenir la note. Oui, elle oublie parfois quelques paroles. Elle le dit elle-même. Et oui, le spectacle fut court, une heure et environ cinq chansons (plus trois rappels, tout de même). Mais si j'écoute cette musique qu'est le jazz, c'est pour être touché et remué. Et ça, je le fus au plus profond de mon être. J'en avais les larmes aux yeux. De l'émotion à l'état brut. On sent toute une vie qui s'offre à nous, sans fard, un cadeau immense, un don inestimable. En fait, et contrairement à bien d'autres, ce n'est pas une performance qu'elle nous offre… c'est de l'Amour… Abbey Lincoln, une grande dame
Jazz Video - Abbey Lincoln par Sortiesjazznights.com
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Naturally 7 au Festival de Jazz de Montréal
C'est connu, au Festival de Jazz de Montréal, on trouve de tout et pas que du jazz! Naturally 7 est un septuor américain de musique a cappella. Ils chantent principalement du R&B en faisant du beatbox - ils produisent tous leurs sons avec leur voix sans aucun instrument de musique. Vous avez bien lu : aucun ! Pros du beatbox, ils conjuguent avec une adresse étonnante rythmes, voix et performances. Le truc? Il n'y en a pas! Le R&B et le pop leur sort tout droit de la bouche. À voir sur le vidéo de Jazz Frisson…Jazz Frisson Video - Naturally 7, Montreal Jazz Festival
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mercredi 2 juillet 2008
Jazz Frisson au Festival de Jazz sur YouTube
Aujourd'hui, une première pour Jazz Frisson. Mon premier vidéo maison, disponible sur YouTube! Capté lors du Festival de Jazz de Montréal, il s'agit de ma toute première réalisation vidéo!
Les artistes sont Jayme Stone, un banjoïste originaire de l'Ontario, établi à Boulder, au Colorado récipiendaire en 2008 du Juno du Meilleur album instrumental avec Utmost. C'est aussi un musicien-voyageur, à la fois ouvert aux traditions et à l'inédit, intéressé à découvrir les racines africaines du banjo, ce qui l'a conduit pendant plusieurs semaines au Mali. Il est accompagné ici du chanteur et joueur de kora Mansa Sissoko.
Laissez-moi savoir ce que vous en pensez! Soyez indulgents… Je ne connais rien à la vidéo…. Jazz Video - Stone & Sissoko, Montreal Jazz Festival
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mardi 1 juillet 2008
Festival de Jazz de Montréal – Jour 4
Lundi soir, j'assistais au spectacle du Marc Cary Trio au Festival de Jazz de Montréal. Le pianiste était accompagné de David Ewell à la contrebasse et Sameer Gupta à la batterie et aux tablas. Le spectacle a débuté avec une pièce de Jackie McLean, Appointment in Gahna. D'emblée, on remarque une note très classique au jeu de Cary, puis le tout prends une tournure libre pour ne pas dire libérée et se transforme en un rythme endiablé soutenu par le batteur en feu! Suit la pièce A Long Walk Home, alors que l'africanité prend le dessus. La modernité du jeu de Cary et de ses collaborateurs est à souligner. Cary a maintes fois souligné l'apport de son mentor Jackie McLean lors de la soirée.
Malgré cette modernité, la musique de Cary est profondément ancré dans la tradition. Une tradition non seulement africaine, mais aussi d'origine amérindienne, de la tribu des Native American Wampanoag Indian Nation. Et on sent que la musique de ce jeune homme est incroyablement groundée. Autant le toucher de Cary est délicat et empreint de lyrisme, autant le jeu du trio peut swinguer et décoller par moment. Le trio a clôt la soirée avec la très touchante pièce Mirror March. Ce trio est soudé, impeccable, enthousiasmant. Généreux (3 rappels), Cary mérite votre attention et est un musicien à suivre. Marc Carey trio
Jazz Video - Marc Cary Trio par Sortiesjazznights.com
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