J'avoue ne pas être un grand admirateur des derniers opus de Pat Metheny. Trop maniérés. Trop souvent l'impression que Pat fait du Metheny. Trop de guitares synthétiseur à mon goût. À contrario, Day Trip est certainement un des meilleurs albums de Metheny depuis des lustres, sans les excès de fusion qui deviennent lassants à la longue. Sur cet album, enregistré à New York en 2005, avec le contrebassiste Christian McBride et le batteur Antonio Sanchez, Metheny démontre qu'il est encore un remarquable mélodiste. Bien que les dix morceaux soient des compositions originales de Metheny, on aura peine à y reconnaitre son style, sauf sur une ou deux pièces, tout au plus. En général, le jeu de Metheny me semble plus léger, moins appuyé. Is This America? (Katrina 2005), où Metheny joue de la guitare acoustique avec bonheur, fait bien entendu référence à la déconvenue du système fédéral américain suite à la catastrophe de Katrina. Calvin's Keys, une pièce aux accents blues, finement décorée par Metheny, est un de mes morceaux préférés de l'album. À mon avis, Metheny signe ici, avec Day Trip, son meilleur album des dix dernières années. Amazon.com - Pat Metheny, Day TripCritique CD
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mardi 29 janvier 2008
Pat Metheny – Day Trip, un nouvel album mélodieux
mardi 22 janvier 2008
Brandi Disterheft - Debut
Le grand air et les Rocheuses m'ont donné un nouveau souffle. À la suite du billet Jazz'Elles, qui regroupait un collectif de blogueurs traitant des musiciennes de jazz, j'ai décidé de poursuivre l'expérience de mon côté et de vous offrir une série de chroniques mettant en valeur le talent de ces artistes au féminin.
Je débute donc cette série avec Brandi Disterheft, une contrebassiste canadienne, originaire de Vancouver en Colombie-Britannique (sur le versant ouest des Rocheuses), et qui m'a fait forte impression au Festival de Jazz de Montréal l'été dernier. Son premier album, intitulé de façon appropriée Debut, se veut un hommage à Bjork, dont le premier album portait aussi ce titre. Le regretté Oscar Peterson a dit d'elle : « Elle a la même pulsion rythmique qu'avait Ray Brown. Comme on dit, c'est une musicienne sérieuse ». Sur Debut, Disterheft nous présente uniquement ses propres compositions qui démontrent une belle maturité musicale. Du blues au be-bop, en passant par une ballade, Disterheft est à l'aise également dans tous les styles. Possédant un talent d'écriture, deux pièces sont interprétées par la chanteuse Sophia Perlman dont le ton chaud est accompagné du piano de David Virelles. Disterheft possède un sens du timing assez spectaculaire. Le tempo et l'atmosphère se transforment tout au long des morceaux, et on passe aisément de Radiohead à Mingus. Ma pièce préférée, Duke's Dead, débute avec Disterheft à l'archet pour se transformer en une marche funéraire de style Nouvelle-Orléans. Contrairement à ce qu'on pourrait croire, cette composition n'est pas en l'honneur de Duke Ellington. En fait, alors qu'elle était enfant, Disterheft avait l'habitude de marcher jusqu'à l'école avec un ami appelé Duke. Un jour que son horaire l'empêcha de se rendre à l'école avec Duke, celui-ci fut renversé par un autobus et est mort. Un excellent premier album qui laisse présager le meilleur pour l'avenir. Une merveilleuse musicienne qui a des ailes…
Musiciens
Amazon.com – Brandi Disterheft, Debut
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vendredi 11 janvier 2008
Frisson au Lac Louise
Chers lecteurs et lectrices, je m'envole ce week-end pour le Lac Louise, un joyau de la nature situé dans les magnifiques Montagnes Rocheuses au cœur de l'Ouest canadien. Un grand Frisson! De retour en musique vers le 21 janvier.
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lundi 7 janvier 2008
Chris Potter – Song For Anyone (Partie 2)
Suite à ce billet au sujet de l'album Follow The Red Line de Chris Potter, voici la suite qui traite de son album Song for Anyone parue simultanément. Centré plutôt sur la force des compositions du saxophoniste, cet album, bien que reposant sur une orchestration non conventionnelle, conserve tout de même la touche rythmique de Potter. Trio à cordes (violon, alto, violoncelle), instruments à vent (flute, clarinette, basson) et une section rythmique (guitare, contrebasse, batterie) entourent le saxophoniste pour créer ce son qui nous approche parfois du Third Stream, n'eut été de ce groove qui s'impose toujours en maître de cérémonie. On pense aussi à Maria Schneider parfois, en moins expansif, dans ce classicisme de haut niveau. Il est étonnant de noter comment les arrangements, qui sont pourtant très étudiés, laissent place à des moments de grande liberté. Chief Seattle fusionne les deux univers de façon remarquable. Il faut souligner le travail du violoniste Mark Feldman, qui embrase ce morceau de son jeu étincelant. Il en est de même pour la flutiste Erica von Kleist sur The Absence et plusieurs autres. Ces musiciens ne font pas tapisserie! On comprend que la réputation de Potter n'est pas surfaite. Hautement recommandé.Critique CD
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